Tchad : Le syndicat du secteur pétrolier projette une grève contre les entreprises chinoises

Tchad : Le syndicat du secteur pétrolier projette une grève contre les entreprises chinoises Actualité & Info | Éditions Afrique

Au Tchad, le syndicat national du secteur pétrolier PETROSYNAT menace d’entrer en grève la semaine prochaine contre la compagnie pétrolière chinoise CNPC. Les employés se plaignent du non-respect de certains points du contrat de travail, de même que de l’inégalité entre les travailleurs nationaux et étrangers. Concernant ce dernier point, le gouvernement a ouvert une enquête à l’issu de laquelle des décisions plus objectives seront prises.

Les Tchadiens exerçant dans le secteur du pétrole multiplient plaintes et indignations à l’endroit de la compagnie pétrolière chinoise CNPC. L’employeur ne respecte pas ses engagements dans le cadre de l’exécution du contrat de travail notamment en matière de couverture santé.

« Il y a des délais. C’est-à-dire que, vous achetez le médicament, ça va prendre un mois, deux mois, avant d’être remboursé. Pourtant, nous n’avons pas les moyens : nous gagnons en deçà de 500 000 francs ! «  rappelle Issangwaï Djimasra, membre de l’Union des syndicats du Tchad.

Un traitement inéquitable entre les travailleurs nationaux et étrangers

Au-delà de cette plainte, le syndicat attend principalement de la compagnie un traitement égalitaire entre les employés étrangers et les employés nationaux. Koba Gnavourbé, délégué du personnel à la CNPC révèle que « Le travailleur tchadien est moins bien rémunéré que les expatriés. Alors qu’un salarié tchadien gagne 500 000 francs CFA tout au plus, un Français, un Soudanais ou un Indien gagne 9 millions de FCFA »

Ce traitement d’après le syndicat est généralisé dans toutes les entreprises chinoises implantées au Tchad. « Les employés nationaux qui travaillent dans les entreprises à capitaux chinois sont très maltraités d’un point de vue salarial », souligne Issangwaï Djimasra

Cette différence de plus de 8 500 000 FCFA n’a pas été expliquée par la compagnie chinoise. Même s’il est possible d’intégrer dans le salaire du travailleur étranger une prime d’immigration et de risque, ce gap reste encore grand. Toutefois, la question de niveau hiérarchique doit être prise en compte pour une meilleure appréciation de cette situation.

A cet effet, en avril dernier une commission d’enquête parlementaire a été mise en place sur la situation des travailleurs tchadiens dans les entreprises chinoises. Mais ses conclusions ne sont toujours pas connues.

La situation que déplorent les employés tchadiens n’est pas une première sur le continent. En effet, une vidéo publiée le 30 juin 2022 montrant une bagarre entre un employé Congolais et son responsable chinois dans une usine dans la province du Lualaba en raison du mépris des droits sociaux de leurs employés.

Les gouvernements africains se retrouvent dans une situation ambigüe car leur attractivité repose au-delà des ressources naturelles dans la flexibilité de la loi sur le travail et le faible coût de la main d’œuvre. Ils doivent au vu de la situation préserver l’intégrité et la dignité des travailleurs africains en construisant un cadre légal profitable tant aux investisseurs étrangers qu’à la main d’œuvre locale.

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