L’Union africaine souhaite se doter d’une bourse panafricaine pour répondre aux problèmes de financement que rencontre les pays du continent, a annoncé Albert Muchanga commissaire de l’UA chargé du développement économique, du commerce, du tourisme, de l’industrie et des minéraux. Les projets visés sont principalement ceux à caractère infrastructurel, ceci dans le but d’accélérer le processus de croissance freiné par le manque de capitaux. Ce travail vise dans le cadre de l’atteinte des objectifs de l’agenda 2063, à créer des dispositifs permettant de mobiliser 75% à 90% des ressources en interne pour le financement du développement de l’Afrique.
Cette décision a été prise lors de la 41e session ordinaire du conseil exécutif de l’UA, qui se tient à Lusaka, la capitale zambienne. M. Muchanga a déclaré qu’un mémorandum d’entente sera signé à cet effet entre la Commission de l’UA et la Commission africaine de sécurité des bourses. On comptera une place boursière de plus parmi la trentaine déjà mise en place.
L’union africaine souhaite mobiliser des ressources en interne.
Le projet sera mis en place grâce à la mobilisation des ressources nationales auprès des États membre de l’Union. Notons que, plusieurs investisseurs souverains africains disposant d’une base d’actif combinée de 13 milliards de dollar ont décidé de créer un forum des investisseurs souverains africains. « L’objectif principal du Forum est de mobiliser des ressources financières pour investir dans des projets d’infrastructure transnationaux à travers l’Afrique », a-t-il expliqué, signalant que la diaspora africaine devrait se joindre à cet effort pour contribuer au développement du continent.
Dans ce même élan de mobilisation de ressource pour le développement de l’Afrique, une étude de faisabilité portant sur la création d’une société financière de la diaspora camerounaise est en cours. En outre, des partenariats stratégique sont en cours de préparation avec quelques institutions africaines déjà opérationnelles. Il s’agit de l‘Africa Finance Cooporation (AFC), dans le cadre de la mobilisation de ressources nationales, la Banque Africaine de Développement et la Banque Africaine d’Import -Export ont été identifiées pour contribuer à la mobilisation des fonds nécessaires.
Bourse panafricaine: les défis sont grands.
Ce nouveau programme amène à interroger la performance des différentes places boursières africaines quant à la mobilisation des ressources pour le financement de l’Afrique. Malgré leur existence, les différents pays n’ont cessé de réclamer de l’aide tant technique que financière auprès d’organismes non africains ou encore de pays occidentaux.
La crise entre la Russie et l’Ukraine couplée à la flambée des prix de matières premières a crée un ralentissement de l’économie mondiale. Les bailleurs de fonds sont de plus en plus réticents, l’Afrique ne saurait plus compter sur la générosité des investisseurs internationaux. Le projet de création de cette bourse doit répondre à un modèle propre aux besoins du continent.
La bourse panafricaine prend sur elle la responsabilité du financement de l’économie africaine à partir de l’Afrique. A l’aune de la mise en œuvre de la zone de libre échange, il est important de doter le continent de ressources lui permettant d’implanter cet idéal de mobilité de biens et de services sur l’ensemble du continent. La bourse panafricaine et les autres institutions financières panafricaines auront un important rôle à jouer dans la mobilisation des ressources financières sur le continent.
Dans cette même dynamique, les bourses régionales et les autres places boursières doivent davantage animer le marché financier afin de mobiliser les ressources nécessaire au développement national. Ces dernières doivent adapter la structure de leur marché financier aux réalités de l’environnement africain marqué par les TPE et les PME.
A côté de ce projet, il est important pour l’Union de penser à un projet de mutualisation de ressources énergétique au vu du contexte mondiale et du fait que l’Afrique se présente désormais comme pôle stratégique du plan de transition écologique de l’Union européenne.