USA – Afrique : Face à la percée chinoise et russe, Joe Biden courtise le continent

USA - Afrique : Face à la percée chinoise et russe, Joe Biden courtise le continent Actualité & Info | Éditions Afrique

L’Afrique vit depuis quelques temps déjà la parades nuptiales de puissances internationales. Cela fait plusieurs années maintenant que la Chine s’est installée en Afrique et n’a pas cessé d’étendre sa domination dans de nombreux secteurs, rendant le continent dépendant de son aide et de ses bienfaits. Après l’expression explicite du sentiment anti-français observé chez quelques pays francophones, la Russie a gagné en capital sympathie et également gagné du terrain dans le continent. Face à cette percée des 2 géants mondiaux, les États-Unis ont décidé de se positionner afin de ne pas perdre ce grand partenaire qu’est l’Afrique.

À cet effet, le président américain Joe Biden a convié des Chefs d’Etats africains pour un séjour de 3 jours à Washington à l’occasion d’un sommet USA – Afrique dont le but est de raviver la flamme des relations entre le continent et le pays de l’oncle Sam.

La nouvelle stratégie « Afrique »

Joe Biden, contrairement à son prédécesseur Trump qui n’avait pas caché son désintérêt pour le continent, veut replacer l’Afrique au coeur de la diplomatie mondiale.

Ce sommet intervient donc comme une nouvelle stratégie autour de l’Afrique visant à donner au continent une place de choix en tant que voix déterminante dans la manière dont sera réorganisé le monde. Déjà cet été lors d’une tournée en Afrique, Anthony Blinken le secrétaire d’Etat américain avait appelé à créer un « véritable partenariat » avec l’Afrique.

Dans un contexte socio-économique où la Chine et la Russie n’ont cesse d’agrandir leur influence et leur présence sur le continent africain, cette stratégie a été dévoilée l’été dernier et annonçait une refonte de la politique des Etats-Unis en Afrique subsaharienne pour y contrer les présences chinoise et russe.

Les sujets à l’ordre du jour

Au pprogramme, des discussions autour des annonces de nouveaux investissements, de sécurité alimentaire aggravée notamment par la guerre en Ukraine, de changement climatique, de démocratie et de gouvernance.

Huit ans après le premier sommet du genre qui se tenait sous l’ère Obama, les États-Unis veulent, à travers ce sommet, démontrer qu’ils s’intéressent encore fortement à l’Afrique.

Biden soutient l’idée que l’Afrique ait un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Par ailleurs, lors du sommet, il appellera à ce que l’Union africaine soit formellement représentée au G20.

Des invités triés sur le volet

Pour ce sommet, les États-Unis ont décidé de convier tous les pays membres de l’Union Africaine et surtout entretenant des « bons rapports » avec l’UA.

Du côté des dirigeants, sont attendus Abiy Ahmed le premier ministre éthiopien ; les présidents rwandais et congolais Kagame et Tshisekedi ; les présidents égyptien et tunisien Abdel Fattah al-Sissi et Kais Saied ainsi que Teodoro Obiang Nguema de la Guinée Équatoriale quelques jours seulement après que les Etats-Unis ont qualifié sa réélection de « simulacre ».

Parmi les grands absents de ce rendez-vous, Cyril Ramaphosa de l’Afrique du Sud retenu à cause des accusations de corruption qui planent au-dessus de sa tête ; mais également le Burkina Faso, la Guinée, le Mali et le Soudan avec qui Washington entretient des relations diplomatiques, excluant l’Erythrée.

La position américaine

Conscients des critiques formulées quant au choix des invités prenant part au sommet, Molly Phee du département d’Etat a répondu que cela reflétait la volonté de Biden et Blinken d’avoir « des discussions respectueuses y compris avec ceux avec qui on a des différences ».

Phee a révélé qu’elle s’attendait à une « discussion robuste » sur la loi de programmation sur la « croissance en Afrique ». Votée en 2000, cette loi qui lie la levée de tarifs douaniers aux progrès démocratiques arrive à échéance en 2025.

Pour Mvemba Phezo Dizolele, ce sommet « présente de réelles opportunités mais aussi certains risques ». Pour celui qui est à la tête du programme Afrique au Center for Strategic and International Studies à Washington, le sommet est une occasion pour les USA de montrer à l’Afrique qu’ils sont vraiment à l’écoute. Néanmoins, reconnaît-il, à cause de la forte attente, la véritable question sera de savoir « si les choses vont réellement changer ».

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