Afrique du Sud : La campagne anti-française s’intensifie

Afrique du Sud : La campagne anti-française s'intensifie Actualité & Info | Éditions Afrique

Des manifestants sud-africains à l’occasion du 59ème anniversaire de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) se sont massés dans les rues de Prétoria afin de manifester contre la présence française en Afrique.

« La France dehors »

Le mouvement prend de l’ampleur, grandi, s’intensifie. Après le Mali, la République Centrafricaine, le Tchad et le Burkina Faso, c’est maintenant la population d’Afrique du Sud qui exprime son mécontentement quant à la présence française en Afrique.

En effet c’est sous l’impulsion de l’EFF le parti de l’extrême gauche sud-africaine que des centaines de manifestants se sont rendus à proximité de l’Ambassade de France en Afrique du Sud pour exprimer leur exaspération quant à la présence de l’Elysée dans les différents pays d’Afrique.

Aux couleurs du parti mené par Julius Malema, les Combattants pour la liberté économique (EFF), ont brandi des pancartes « La France dehors », « Richesse de la France sur le dos des Africains » ou encore « Réparations pour les crimes coloniaux ».

« La France dehors » c’est le slogan qui a été scandé par l’ensemble des manifestants qui expliquent être plus que fatigués de subir une présence coloniale des années après avoir été déclarés indépendants. « Le colonialisme français sur le continent africain continue d’être la forme de colonialisme la plus brutale, la plus cruelle et la plus diabolique du continent africain. Nous, en tant que génération de combattants de la liberté, rejetons et condamnons le fait que des décennies après la déclaration de la soi-disant indépendance des anciens territoires colonisés, les colonisateurs continuent à entretenir une relation coloniale et néocoloniale avec les pays africains censés être exempts de contrôle colonial », a déclaré Julius Malema.

« La France a ses sales petits doigts encore profondément enfoncés dans ses anciennes colonies françaises. Les pays africains ne peuvent pas respirer » a affirmé à l’AFP Leigh-Ann Mathys, une porte-parole de l’EFF.

Une conséquence de l’expansion Russe sur le territoire ?

Si le sentiment anti-français est présent dans les contrées Africaines depuis de nombreuses années, il semblerait qu’il se soit quelque peu intensifié au cours des derniers mois. Une situation qu’outre la colère légitime des manifestants vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale, on peut également attribuer à la campagne menée par Moscou qui tend à renforcer sa présence sur le continent.

La guerre d’influence que se mène Moscou et les autres puissances occidentales particulièrement depuis le début de la crise Ukrainienne a eu des répercussions dans l’ensemble du continent. De plus en plus de pays face à l’opposition Russie/Occident se rangent du côté de la Russie qui se place en combattant de l’impérialisme occidental, un discours qui trouvent écho chez de nombreuses nations africaines qui ont particulièrement souffert du colonialisme dont les répercussions sont visibles jusqu’à ce jour.

« Il n’y a rien de mal à ce que la Russie empêche l’expansion impérialiste de l’Otan », a déclaré Julius Malema, laissant peu de doute quant à sa position vis-à-vis du conflit entre la Russie et l’Ukraine.

Vers un départ forcé de la France ?

La question qui se pose désormais est de savoir si ces différentes manifestations conduiront à terme sur un départ de la France d’Afrique. C’est en tout ce que réclament les manifestants. Car si la France ne semble pas avoir la moindre intention de lâcher du terrain, l’ampleur que prend le mouvement anti-français pourrait bien l’y contraindre.

« La relation France-Afrique doit changer, les pays africains doivent être considérés comme des partenaires et pas seulement comme des fournisseurs de matières premières », a déclaré un autre porte-parole de l’EFF, Sinawo Thambo.

Pour l’heure l’ancienne puissance coloniale s’emploie surtout à apaiser la colère des opposants à sa présence, qui se font de plus en plus nombreux. Lors d’une brève apparition, l’ambassadeur de France, Aurélien Lechevallier, s’est adressé aux manifestants, assurant : « Nous sommes les amis des nations africaines ».

Dans un communiqué publié plus tard, l’ambassade a insisté sur le fait que « la France est un partenaire solide de l’Afrique du Sud » et qu’elle fait du respect de l’intégrité, de la souveraineté et de l’indépendance de toutes les nations africaines, la règle d’or dans sa coopération avec les pays du continent.

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