Afrique du Sud : Lutte contre le braconnage de rhinocéros

Afrique du Sud : Lutte contre le braconnage de rhinocéros Actualité & Info | Éditions Afrique

Le braconnage de rhinocéros a repris de plus belle en Afrique du Sud. En 2021, un total de 451 animaux tués avait été recensé ; un chiffre cependant 24% plus bas que celui de 2019, à cause de la pandémie de Covid-19. Dans la région de Limpopo, un sanctuaire dédié à la protection de ces animaux, vient d’accueillir 30 nouveaux rhinocéros orphelins.

« Secourir, requinquer et relâcher », c’est la devise du sanctuaire de rhinocéros qui, grâce à des vétérinaires, accueille des rhinocéros privés de leurs mamans, mortes sous les coups du braconnage.

Le sanctuaire, une bénédiction

Dans ce lieu sacré qui est synonyme de nouvelle vie et nouveau départ pour eux, les rhinocéros orphelins sont chouchoutés par une équipe de soignants composée de femmes pour la plupart, qui travaillent sans relâche, se relaient parfois 24 heures sur 24, et dorment dans le même enclos que les animaux pour faciliter leur adaptation.

Pierre Bester fait partie de cette équipe. C’est l’un des premiers vétérinaires spécialistes des rhinocéros en Afrique du Sud et son travail consiste à réintroduire des rhinocéros dans leur milieu naturel. Il explique que l’un des problèmes qu’ils rencontrent dans leur travail est l’âge précoce auquel les bébés rhinocéros arrivent dans le sanctuaire. À cause du braconnage, les premières victimes sont pour la plupart du temps leurs mères ; par conséquent, ils ont entre deux semaines et six mois lorsqu’ils sont recueillis.

Une fois dans le sanctuaire, ils essaient de s’adapter, grâce aux soins et efforts des soignants ; ils sont mis dans des crèches, ont des amis et finissent par s’en sortir. Une fois plus grands et surtout suffisamment en forme, les animaux sont relâchés dans la nature où jusqu’à 90 % d’entre eux parviennent à vivre normalement.

Le combat de toute une vie

Le Dr Bester est conscient que la lutte contre le braconnage et surtout la protection des rhinocéros orphelins est un combat perpétuel qui ne connaîtra probablement jamais de fin. La plus grande difficulté étant qu’ils sont pratiquement les seuls à agir, ils se servent de la sensibilisation auprès des populations afin que plus de personnes prennent conscience du braconnage et de ses conséquences. Sensibiliser oui, mais également enseigner sur les différents moyens de le résoudre.

À cause des chiffres alarmants, le Dr Bester et ses collaborateurs ont dû redoubler de vigilance et trouver des solutions pour protéger les animaux. Ce qui lui a valu les éloges des autres membres du sanctuaire. Ainsi, leur travail ne s’arrête pas dans le sanctuaire, mais va au-delà de l’enclos.

Après leur libération dans la nature, les rhinocéros sont équipés d’émetteurs pour surveiller leurs mouvements. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre le braconnage et permettent de tenir les braconniers à distance.

Les rhinocéros, une espèce en danger

Si l’Afrique du Sud est autant touchée par le braconnage de rhinocéros, c’est parce que le pays abrite près de 80% des rhinocéros de la planète. Selon la WWF, le rhinocéros blanc du Sud, une des deux sous-espèces de rhinocéros blanc, est aujourd’hui considéré comme menacé de disparition avec environ 20.000 individus ; tandis que les rhinocéros noirs à l’état sauvage ne comptent plus que 5.000 animaux environ.

Ces animaux sont chassés pour répondre à la forte demande de leurs cornes en Asie, où elles sont utilisées en médecine traditionnelle ou pour leurs prétendues vertus aphrodisiaques. Sur le marché noir, ces cornes peuvent se vendre jusqu’à 90.000 euros le kg.

Le braconnage, à la source de l’extermination de ces rhinocéros est ce qui les place parmi les animaux les plus menacés du monde.

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