Congo-Brazzaville: Les conseils de la FAO dans la lutte contre le changement climatique

Congo-Brazzaville: Les conseils de la FAO dans la lutte contre le changement climatique Actualité & Info | Éditions Afrique

Le Congo fait face à des difficultés causées par le changement climatique. Afin de faire coexister le développement de l’agriculture et celui de la forêt, tout en résolvant le problème de l’alimentation mondiale, la FAO a publié un rapport dans lequel elle indique des techniques de production abondante qui bénéficient à tous sans qu’aucun des trois aspects sus-cités n’en pâtisse.

Tiina Vähänen, directrice adjointe de la division des forêts de la FAO et la forestière principale Serena Fortuna, ont fait référence à ce rapport dans un article.

Ce que la FAO propose

Dans son rapport, la FAO a affirmé qu’il était possible pour les forêts et l’agriculture, de se développer ensemble sans que l’un n’empiète sur l’autre. Bien plus qu’une possibilité, il s’agit selon la FAO, d’un devoir pour l’agriculture et les forêts de se renforcer et non s’exclure, autant nécessaire pour les hommes que la planète.

Mais pour y arriver, il faut effectuer certains changements dans la façon de procéder. Ainsi, dans le document intitulé « Halting deforestation from agricultural value chains: the role of governments », la FAO a donné des conseils aux deux pouvoirs agissant directement dans la préservation de l’écosystème.

Pour les pouvoirs publics, la FAO suggère aux pays consommateurs de créer des conditions propices aux changements à venir, telles que fixer des normes d’importation pour les produits agricoles, affecter des fonds destinés à soutenir les petits agriculteurs des pays producteurs, et s’engager à financer des chaînes d’approvisionnement agricoles plus durables. Ce que certains pays ont déjà commencé à adopter.

S’agissant des pays producteurs, la FAO appelle ceux-ci à mettre en place une série de stratégies allant de la planification relative à l’utilisation des terres jusqu’à la rémunération des services écosystémiques, en passant par des pratiques agricoles plus respectueuses des forêts.

Quant au secteur privé, il s’est engagé à suivre la Déclaration de New York sur les forêts datant de 2014, en supprimant la déforestation de ses chaînes d’approvisionnement. Un pas nécessaire puisqu’il s’accorde avec les normes industrielles et les systèmes de certification mis en place en 2014 pour assurer la réduction de l’empreinte de déforestation de certains produits de base, notamment la viande bovine, l’huile de palme, le soja, le cacao, le café, le caoutchouc et bien d’autres.

D’autres obstacles à franchir

En dépit de tout ceci, de grands efforts doivent encore être faits afin de poursuivre les engagements pris et accomplir de réels progrès, visibles et concrets. Et ici, se posent deux problèmes majeurs.

Premièrement, la plupart des pays producteurs étant des pays tropicaux et sous-tropicaux, ils ont du mal à satisfaire les normes industrielles qui nécessitent des changements sur le terrain. Ces changements se traduisent par des investissements dans du nouveau matériel, une période d’études et de formation pour les employés, et des changements au niveau des cultures et de l’utilisation des terres. Quand bien même les nouveaux procédés sont mis en place, il demeure la question de la procédure d’obtention de certification, qui peut être très longue et coûteuse

Deuxièmement, les pays producteurs dans lesquels se produit la plus grande partie de la déforestation, rencontrent de grandes difficultés à participer dans les changements requis. Par exemple, les petits exploitants agricoles ont besoin d’énormément de soutien et d’appui afin de surmonter les obstacles auxquels ils sont confrontés.

En effet, bien qu’ils produisent jusqu’à 35% de la nourriture mondiale, ironiquement, ils vivent très souvent dans la pauvreté et des conditions précaires. Il est donc question pour eux de trouver un équilibre entre les engagements pris pour la préservation de l’écosystème et la nécessité de veiller non seulement à la sécurité alimentaire, mais également aux moyens de subsistance des populations.

Un travail en commun

En somme, selon le rapport de la FAO, la meilleure solution serait une coordination entre pays consommateurs et pays producteurs afin de créer des systèmes agroalimentaires durables. La FAO rappelle à cet effet qu’il est du devoir des pouvoirs publics de mettre en place des cadres législatifs et d’apporter des financements et des conditions de marché qui favorisent des approches fondées sur les synergies entre les forêts et l’agriculture.

D’après l’organisation, l’établissement d’un système alimentaire durable, ainsi que la lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité et la croissance de l’économie mondiale, dependent des efforts de chaque pays à l’échelle planétaire.

Pour rappel, d’ici 2050, la planète aura besoin de 50% de nourriture de plus qu’en 2012, pour répondre à l’augmentation de la population mondiale. Le mode de fonctionnement conseillé par la FAO est certes un défi à réaliser, mais c’est aussi une opportunité à saisir car dans le cas contraire, il faudra s’attendre à vivre des heures sombres.

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