Égypte : La question du respect des droits à l’approche de la COP27

Égypte : La question du respect des droits à l'approche de la COP27 Actualité & Info | Éditions Afrique

L’Égypte accueille l’évènement climatique le plus important, toutefois quelques éléments créent des tensions dans les rangs des participants. Après des années d’une politique de restriction accrue des droits humains et d’entrave au travail des organisations de défense de l’environnement, représentant l’une des plus sévères répressions gouvernementales depuis des décennies, l’Égypte devrait autoriser la participation de la société civile lors de la COP27 qui ouvre ses portes le 6 novembre prochain.

Selon l’ONG Human Rights Watch, l’objectif de cette conférence annuelle est de décider d’une action climatique ambitieuse et fondée sur le respect des droits humains, nécessaire pour maintenir l’accroissement moyen de la température de la planète à 1,5 degré centigrade.

Les engagements de la COP27

En allant à la COP27, les gouvernements devraient s’engager à n’autoriser aucun nouveau projet relatif aux combustibles fossiles. Ils devraient également mettre un terme à toutes les formes de soutien, notamment les subventions et les financements internationaux, pour les projets relatifs au pétrole, au gaz et au charbon, afin de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre et de limiter les impacts en matière de droits humains des combustibles fossiles et des changements climatiques.

Pour rappel, suivant le droit international des droits humains, tous les gouvernements ont l’obligation d’aborder le sujet des changements climatiques, d’œuvrer pour aider les populations à s’adapter aux effets de la crise climatique en réduisant rapidement les émissions de gaz à effet de serre.

S’agissant donc de climat et des efforts à fournir de la part des différents pays, il existe le consensus croissant au sein de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) et le Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Évolution du Climat (GIEC) qui stipule que dans le but d’atteindre les objectifs fixés en matière de ‘lutte contre les changements climatiques au niveau mondial, les gouvernements ne doivent plus avoir de nouveaux développements des activités du pétrole, du gaz ou du charbon.

De tels engagements pour une telle avancée dans le combat nécessitent la participation de la société civile, elle qui est au premier rang de la lutte en tant que plus grande victime potentielle des risques et dommages causés par les changements climatiques. Mais les organisations internationales craignent que journalistes, activistes et autres défenseurs des droits humains ne puissent pas prendre part aux discussions de la COP27, principalement à cause des sévères restrictions imposées par le gouvernement égyptien.

COP 27 : Parler de climat et de droits humains

Pour Richard Pearshouse, le directeur de la division Environnement et droits humains à HRW, cette conférence est l’occasion pour les pays participants de parler des changements climatiques, mais aussi de tenir leurs promesses afin d’en empêcher les impacts les plus dévastateurs. C’est également le lieu de rappeler aux autorités égyptiennes et aux autres administrations autoritaires l’importance d’un activisme indépendant pour l’environnement, en vue d’adopter des politiques climatiques robustes dont le monde a besoin de toute urgence.

En effet, à cause de la politique sévère en Égypte, il y a eu une restriction d’espace pour les organisations et autres assemblées indépendantes. Ainsi que la réduction de la capacité des organisations de défense de l’environnement à accomplir un travail politique, de plaidoyer et de terrain essentiel à la protection de l’environnement naturel du pays.

Pour cela, Richard Pearshouse pense qu’il est du devoir des pays participant à la COP27 de révéler au reste du monde le véritable visage de l’Égypte qui n’est rien d’autre qu’une « coquille vide et sans substance, et d’exhorter les autorités égyptiennes à mettre fin aux restrictions des droits humains. » Cette déclaration fait suite à des arrestations faites par les autorités égyptiennes sur des dizaines de personnes qui ont appelé à des manifestations anti-gouvernementales le 11 novembre, pendant la conférence.

Pearshouse a affirmé qu’avant même l’arrivée des délégations en Égypte, les autorités ont déjà montré leur vrai visage en réprimant tout citoyen égyptien osant attirer l’attention sur la situation déplorable des droits humains dans le pays.

Durant la COP27, les gouvernements devraient adopter la recommandation particulière d’éliminer rapidement toute utilisation et production de combustibles fossiles. Mais au vu des récents événements, il semblerait que leur travail ne s’arrêtera pas là et qu’il faudra bien, évoquer la question du respect des droits humains si véritablement, ils veulent avancer dans cette lutte.

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