Éthiopie : Une commission d’enquête sur les massacres créée par le Parlement

Éthiopie : Une commission d'enquête sur les massacres créée par le Parlement Actualité & Info | Éditions Afrique

Mercredi, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a appelé à une enquête sur les attaques de Wollega. Le même jour, à la suite d’une solution adoptée par les députés éthiopiens, la commission dont le but est d’enquêter sur les récents « massacres inhumains de civils » dans le pays, a vu le jour.

Les attaques dont il s’agit sont celles de Qellem Wollega. Perpétrée lundi dans la zone administrative de l’Oromia, région la plus vaste et peuplée du pays, elle visait les Amhara, la deuxième plus importante communauté ethnolinguistique après les Oromo.

Création de la Commission

Lundi soir, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait accusé l’Armée de libération oromo (OLA), d’être responsable du massacre dans la zone de Qellem Wollega, dans l’extrême ouest du pays. L’OLA est un groupe de rébellion actif depuis 2018 en Oromia.

En s’adressant au parlement éthiopien mercredi, Moussa Faki Mahamat, n’a pas seulement demandé qu’une enquête sur cette attaque soit ouverte mais a également pressé les autorités éthiopiennes « de prendre les mesures nécessaires pour protéger les civils, notamment les minorités, et empêcher de tels événements ».

Lors d’une session spéciale sur la situation sécuritaire actuelle du pays, la Chambre des représentants du Peuple a pris des résolutions fermes en condamnant les tueries de civils des membres des forces de sécurité dans plusieurs régions du pays. La solution suggérée était donc la formation d’une commission spéciale pour enquêter sur le sujet « afin que la Chambre et le peuple aient suffisamment d’informations, ainsi que pour formuler des recommandations pour des mesures ultérieures ».

Cycle de violences

L’accusation de lundi n’est pas la première à laquelle fait face l’OLA. En effet, c’est toujours à cause d’un massacre similaire perpétré le 18 juin dans la zone de l’Oromia, cette fois dans une communauté voisine de l’Ouest Wollega, que le groupe avait été mis en cause par les autorités et des survivants. Une accusation que l’OLA a une nouvelle fois démentie en pointant du doigt une milice locale alliée du gouvernement.

Hangasa Ibrahim, un des députés du Parti de la Prospérité du Premier ministre Ahmed, a accusé les dirigeants de l’Oromia des récentes tueries. La vidéo postée sur internet mardi soir, montrait le député, sans toutefois apporter les preuves, accuser les hommes d’avoir mis sur pied une milice se faisant passer pour l’OLA afin d’attaquer les civils.

Depuis l’arrivée au pouvoir en 2018 d‘Abiy Ahmed, l’ouest de l’Oromia connaît un cycle de violences sans fin entre Oromo et Amhara, respectivement la communauté native et la minorité installée depuis longtemps dans la région. En 2021, plusieurs tueries ont été enregistrées dans la zone où des cas de violences similaires ont eu lieu dans les deux communautés.

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