Françafrique : Ce qu’il faut retenir de la visite du Président Macron au Cameroun

Françafrique : Ce qu'il faut retenir de la visite du Président Macron au Cameroun Actualité & Info | Éditions Afrique

Le président Français Emmanuel Macron a entamé sa visite africaine par le Cameroun. Pour la première fois depuis 2017, le jeune président se rend au palais d’Etoudi pour une visite de travail. Les points tels que la sécurité mais surtout la gestion de la transition ont été évoquée lors de la conférence de presse organisée à cet effet. Cette visite a lieu quelques temps seulement après la réélection du président français, les difficultés en énergie que rencontrent l’Union européenne, la chute de l’euro et le début de la campagne russe vers l’Afrique.

L’avion du président français Emmanuel Macron s’est posé sur le sol camerounais le 25 juillet 2022 lorsqu’il était 22h. La controverse autour du déploiement des populations à l’aéroport international de Nsimalen pullule la toile. Toutefois, l’Afrique a une fois de plus fait preuve de sa chaleur et de toute son hospitalité au vu de l’accueil qui a été réservé à Monsieur Macron.

« Cette visite d’Emmanuel Macron arrive à un moment où une espèce de vent souffle sur le continent africain, particulièrement dans les pays d’Afrique francophone. Un vent panafricaniste teinté de french bashing. Il y a comme un sentiment anti-français qui souffle sous couvert d’un certain panafricanisme galvaudé « , précise un économiste camerounais.

La conférence de presse du 26 juillet 2022 précise les raisons de la visite du Président Macron.

Au lendemain de l’arrivée du président Macron, s’est tenu une conférence de presse au cours de laquelle les deux présidents ont répondu aux questions des journalistes présents. Le président français entre toutes ses prises de parole, n’a pas manqué de préciser qu’il reste disposer à participer au développement économique du pays.

Les deux homologues n’ont également pas manqué d’évoquer les conséquences de la crise alimentaire induite par le conflit entre la Russie et l’Ukraine. A cet effet le président français a précisé que les conséquences de cette guerre ne sont pas difficiles uniquement pour l’Afrique, mais également pour la plupart des pays de l’UE.

Toutefois, le président français a parlé d’une initiative dite « FARM » qui vise à aider à faire circuler les denrées alimentaires afin d’éviter du surstockage, mais mieux encore booster la production dans les pays qui en ont besoin notamment les pays africains. Cette initiative vise également à accroître le niveau d’autonomie du continent en matière d’engrais.

Concernant la question portant sur la transition en 2025, une journaliste de RFI n’a pas manqué de demander au président camerounais quelle était ses intentions quant à l’issue de ce mandat. Le président Paul Biya ne s’est pas prononcé, il n’a fait savoir quelle suite il donne à ce mandant, donnant rendez-vous en 2025 pour savoir de quoi il en ressortira.

Le contenu des échanges des deux présidents étaient axées autour du renforcement des liens historiques existant entre le Cameroun et la France. Les questions de sécurité dans le NoSo, les assauts terroristes du groupe Boko Haram ont retenu l’attention de la France qui ne manque pas de proposer aides et solutions pour sortir de la crise.

La France perd de plus en plus du terrain en Afrique

Cette visite est menée dans un contexte particulier marqué par la campagne du ministre des Affaires étrangères russe en Afrique. La rencontre des deux chefs d’États montre encore combien le partenariat entre la France et le Cameroun aurait besoin d’un coup de neuf.

« C’est un partenariat ! Et dans un partenariat chacun apporte quelque chose. La France a besoin du Cameroun tout comme le Cameroun a besoin de la France. Ça va au-delà même des questions économiques, j’insiste sur les investisseurs privés. Aujourd’hui, le Cameroun, dans sa phase actuelle de développement, a besoin d’attirer les investisseurs privés et les investisseurs français sont les plus dynamiques sur le territoire camerounais « , dit l’économiste.

L’Afrique en général est dans une nouvelle dynamique en matière de diplomatie et de coopération. En effet, plusieurs relations historiques sont mises de côté au profit de partenariats qui répondent au besoin de développement du continent. La Chine, le Brésil et d’autres pays occidentaux étendent de mieux en mieux leurs ramifications en Afrique.

La présence qui met davantage mal à l’aise l’UE est celle de la Russie qui a effectué une tournée africaine, et a réussi à gagner toute la sympathie de l’Ouganda. Ce geste a réussi à sortir la France du mutisme quant à sa position avec le Cameroun car notons-le, depuis 2017 le président français n’a effectué aucune visite au Cameroun.

Au micro de TV5 monde, Antoine Glaser, spécialiste des rapports entre la France et l’Afrique francophone affirme : « Jusqu’à sa réélection, la stratégie et la politique africaine d’Emmanuel Macron consistait à éviter les pays de l’ancien pré-carré français (anciens pays colonisés par la France et sous influence de la France après les indépendances de 1960) en Afrique de l’Ouest. Il est allé en Côte d’Ivoire, bien sûr, il s’est aussi rendu dans des pays comme le Mali ou la Mauritanie. Mais c’était toujours dans le cadre de la lutte antiterroriste. En ce qui concerne les pays d’Afrique centrale comme le Gabon, le Congo Brazzaville et le Cameroun, ils ont été totalement négligés.« 

L’échiquier des relations internationales depuis plusieurs années connait de véritable changement. La prise de conscience progressive des africains conduit au choix de partenaires stratégiques plus efficace. Au-delà de tout, il est important de noter comme nous l’a prouvé la crise entre la Russie et l’Ukraine que l’interdépendance jusqu’à un certain seuil est nuisible pour les parties impliquées.

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