Gabon: le recours aux subventions ne porte pas ses fruits.

Gabon: le recours aux subventions ne porte pas ses fruits. Actualité & Info | Éditions Afrique

En raison de l’augmentation du coût de vie, le gouvernement gabonais a subventionné les prix à l’importation des produits qui ont subi les effets de l’inflation du fait de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Malgré cette mesure, les prix ne cessent de grimper dans les marchés de la capitale. Cette situation donnerait raison au FMI et à la banque mondiale qui soutiennent que le recours à la subvention n’est pas un moyen de sorti de crise.

La situation au Gabon devient de moins en moins vivable pour les populations. Les comptoirs bien achalandés ne sont pas le reflet de la taille du panier de la ménagère. Les vivres frais, la volaille et le poisson connaissent une hausse vertigineuse.

Les consommateurs finaux se trouvent face à une situation qu’il n’avait pas imaginé en début de cette année. Une femme exprime son décontenancement face à cette situation : « Tu t’imagines, on vient au marché, même avec 5 000 on n’arrive pas à manger, on n’arrive plus à manger. » un retraité renchéri en disant « Je suis retraité et pour nous ça devient vraiment dur, c’est difficile de tenir. »

Malgré la subvention les prix ne cessent d’augmenter.

Marina une vendeuse de fruits et légumes en provenance du Cameroun fait savoir que la caisse de tomates est passée de 25 000 FCFA tout au plus à 50 000 FCFA, le sac de choux quant à lui coûte désormais 50 000 FCFA au lieu de 35 000 FCFA. La jeune commerçante affirme : « il y’a la flambée des prix de tout ».

Par ailleurs, les grossistes chinois et libanais mènent également la vie dure aux détaillants locaux. Principaux fournisseurs en volailles surgelées, ces dernier proposent leurs produits à des prix inaccessibles, ceci attise la colère des revendeurs qui ne savent plus à quels saints se voués : « Chez les Libanais c’est trop, parce que là-bas les choses coûtent vraiment cher. Le poulet a déjà monté comme le poisson. Les prix ne font qu’augmenter, nous on souffre. L’huile est passée de 950 à 1 500, on a mal à la tête, les Gabonais souffrent chaque jour un peu plus. »

Le FMI avait proscrit le recours aux subventions.

La situation économique gabonaise aujourd’hui traduit les craintes du Fonds monétaire international quand il sommait les États de ne pas recourir à de telles subventions. Nous comprenons qu’il ne s’agissait non pas de livrer les populations en pâture à la famine, mais de permettre au gouvernement d’investir cet argent dans des projets durables.

L’enveloppe financière qui a servi a subventionné certains produits auraient pu être mise à la disposition des agro-industriels locaux. Cela signifie qu’au lieu de subventionner l’achat du blé, il aurait été judicieux de financer la culture et la transformation de ses substituts.

Le Gabon et les autres pays de la CEMAC doivent accroître leur résilience.

La crise entre la Russie et l’Ukraine montre encore combien la dépendance économique peut être problématique même si l’on dispose de certain moyen. Ceci est vrai pour le Gabon alors que les recettes pétrolières estimées à près de 300 milliards selon la loi de finance rectificative sont insuffisantes pour relever le niveau de vie du pays.

Les pays de la sous-région devront mettre en commun leurs ressources afin de bâtir une économie résiliente aux chocs externes. La levée des barrages à la libre circulation est un bon début pour la mise en œuvre d’une coopération efficace. Les laboratoires de recherche dans le domaine agricole doivent dépoussiérer leur tube à essai afin de sortir la CEMAC de ses crises.

Les ressources naturelles et le potentiels intellectuels des pays de la sous-région doivent être mis à profit afin de créer un environnement propice à l’autonomie au moins partielle vis-à-vis de l’extérieur, qu’il s’agisse de la fabrication d’engrais ou de l’importation de matières premières agricoles.

Accroitre son niveau de résilience est actuellement le plus grand défi des pays de la zone CEMAC.

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