Ghana : Un excédent commercial record de 1,7 milliard de dollars à fin août, soit un excédent de 90%

Ghana : Un excédent commercial record de 1,7 milliard de dollars à fin août, soit un excédent de 90% Actualité & Info | Éditions Afrique

Le Ghana affiche une excellente performance au niveau de sa balance de paiement. En effet, malgré la chute du cedi (-37.5%) par rapport au dollar, une inflation galopante de 34%, et des réserves à internationales ne couvrant que seulement 2.9 mois d’importation, le pays réalise un excédent commercial de 1.7 milliards de dollars. La crise entre la Russie et l’Ukraine qui fait planer la récession sur l’économie mondiale laisse quand même une lueur d’espoir à plusieurs économies africaines.

Pour mieux apprécier cette évolution, il est important de revenir à la même période en 2021. Le pays enregistrait un excédent de 892.4 millions de dollars. Selon la Bank of Ghana, le pays a cette année enregistré un solde commercial excédentaire de 1.7 milliards de dollars, soit une hausse de 90% en glissement annuel.

Un accroissement du montant des importations

Ceci est dû par un accroissement des exportations d’or, de pétrole brut et d’autres produits traditionnels. Les exportations totales ont progressé de 19.5% en à fin août 2022 pour atteindre 11.8 milliards de dollars. Le pétrole a crû de +56.5% pour se situer autour de 3.8 milliards de dollars. La vente d’or contribue à hauteur de 4.2 milliards de dollars et le cacao 1.7 milliards de dollars, soit une baisse de 22.8% pour cette denrée.

Quant aux importations, on enregistre une croissance de 12.9% soit 10.2 milliards de dollars. Ceci est principalement la conséquence de la hausse de la facture d’importation des produits pétroliers et gaziers à 3.1 milliards de dollars en août 2022.

Rappelons que le solde de la balance de paiement est la différence entre les importations et les exportations au cours d’une période précise. Cette différence produit donc le résultat excédentaire que la Bank of Ghana a rendu public.

Ghana: Au-delà de cette performance, le mal demeure irrésolu

Même si cette performance est félicitée, il en demeure pas moins que sur un plan structurel, cette performance met en avant les matières premières.  Ces importations n’ont pas de valeur ajoutée car par la suite, le pays importera de nombreux bien transformé qui reviendra plus cher. Mieux encore, le prix de la hausse des matières qui a entrainé une hausse des factures à l’importation sera répercuté sur le prix des produits finis ou semi finis.

Ceci est une réalité pour la plupart des pays d’Afrique subsaharienne où le niveau d’industrialisation est si bas que la plupart des produits transformés pour couvrir la demande nationale vient de l’extérieur. La situation s’aggrave davantage alors que le monde est sur la voie de la transition énergétique.

Cette situation va décélérer les projets d’industrialisation encore embryonnaire renforçant la dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Si la chine continue de polluer au même titre que les grandes industries, en quoi les exigences de la diminution des énergies fossiles concernent l’Afrique. Toutefois, sans ignorer les défis climatiques présents et à venir, il est important de laisser l’Afrique gérer la transition à son rythme et selon ses critères. Cette homogénéisation des objectifs et des moyens de lutte ne lui sera aucunement bénéfique.

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