Guinée : De violentes manifestations éclatent après l’arrestation de cadres du FNDC

Guinée : De violentes manifestations éclatent après l'arrestation de cadres du FNDC Actualité & Info | Éditions Afrique

Des manifestations ont éclaté dans la capitale entre mardi et mercredi à la suite de cette l’arrestation musclée de la police des trois cadres du FNDC.

Une population en colère

Des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants ont éclaté mardi soir, dans des quartiers de la banlieue de la capitale pour protester contre l‘arrestation des membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Cette coalition qui avait orchestré des mois de mobilisation de 2019 à 2021 contre l’ancien président Alpha Condé (2010-2021), et renversé en septembre 2021 par une junte dirigée par le colonel Mamady Doumbouya.

Un activiste de la société civile et habitant du quartier, Ibrahima Diallo, n’avait pas vu rien de pareil depuis le coup d’État du 5 septembre. « C’est la première manifestation qui a paralysé du matin de bonne heure, jusqu’à presque midi. C’est la première manifestation de cette envergure et ampleur », affirme-t-il.

Les manifestants ont brûlé des pneus, érigé des barricades, renversé des poubelles et caillassé les forces de l’ordre, qui ont essayé de les disperser par des grenades lacrymogènes. « Cela me plait, les gens sont là pour montrer à tout le monde qu’ils sont mécontents des arrestations, surtout celle de Djanii Alfa, qui est très populaire » affirme un taxi-mot observant la scène.

Le face à face entre manifestants, policiers et gendarmes a pris fin mercredi soir, au moment où la pluie commençait à tomber sur Conakry.

17 policiers blessés au cours de la manifestation

Dans un communiqué mercredi soir, le ministère de la Sécurité a dénoncé de « graves troubles à l’ordre public » qui ont fait de nombreux blessés, dont 17 policiers, ainsi que des dégâts matériels : des véhicules des forces de l’ordre ont été endommagés par des manifestants.

Cependant, un calme précaire était revenu jeudi dans la capitale, a constaté un journaliste de l’AFP. Ces manifestations spontanées sont parmi les premières dans un contexte de mécontentement grandissant et de détention de plusieurs ex-responsables par une cour spéciale anti-corruption depuis la prise du pouvoir par le colonel Mamady Doumbouya. 

Les mouvements et partis continuent d’exprimer leur indignation

Les leaders des mouvements et partis ne sont pas joints à cette manifestations violentes qui contestent l’arrestation des trois cadres du FNDC. Mais ils ont continué a exprimé leur indignation.

« L’Anad prévient que le combat du FNDC est aussi son combat, c’est pourquoi l’Anad exige à ses militants et à toutes les autres forces démocratiques du pays de se tenir prêts, le moment venu, contre la volonté de la junte de confisquer nos droits et libertés pour retarder la restauration de l’ordre constitutionnel. » déclare Diabaty Doré, porte-parole de l’Anad.

« Au vu de ces images inhumaines de ces interpellations violant tous les droits et liberté de la personne, la Cored condamne ces actes qui ont dangereusement portés atteinte à l’intégrité physique des leaders du FNDC » affirme Mbemba Traoré de la Cored.

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