Guinée équatoriale : Obiang « confiant » de sa « victoire » aux élections

Guinée équatoriale : Obiang "confiant" de sa "victoire" aux élections Actualité & Info | Éditions Afrique

L’Afrique Centrale est réputée pour avoir des présidents éternels au pouvoir, et quand bien même ceux-ci cèdent leur place, ce n’est à nul autre que leur progéniture. En Guinée Équatoriale, nous n’en sommes pas encore là puisque l’actuel président Teodoro Obiang a décidé de se succéder en se présentant comme candidat à la présidentielle.

Initialement prévues pour 2023, les élections présidentielles equatoguinéennes ont finalement été avancées à cette année afin de les faire coïncider avec les élections législatives et municipales pour économiser sur les coûts.

Obiang, toujours confiant

43 ans de pouvoir ne semblent pas être assez pour Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Arrivé au pouvoir en 1979 après un coup d’État qui renversé Francisco Macias, le quadragénaire s’est à nouveau présenté au poste de la magistrature suprême pour briguer un 6e mandat.

Le candidat accompagné de sn épouse Constancia Mangue de Obiang, a fait glisser son urne dimanche à Malabo la capitale, au siège de l’Academia Ecuato-Guineana de La Lengua Española (AEGLE).

Après son vote, il s’est exprimé au micro de la télévision nationale publique (TVGE) et s’est dit « confiant » de sa « victoire ». D’après lui, le Parti Démocratique de Guinée Équatoriale, le PDGE qui n’est autre que le parti au pouvoir, a beaucoup semé et récoltera ce qu’il a semé lors de ces élections.

Obiang a également déclaré que le PDGE a démontré sa capacité et qu’il revenait à présent au peuple de décider. Décider notamment de réélire ce parti, mais aussi son programme et son président qui d’après ses propres dire, a l’intention de faire du pays « un pays émergent ».

Ce qu’en pense l’opposition

Un peu plus tôt hier dimanche, jour des élections, le principal rival de Obiang, Andres Esono du CPDS (Convergence Pour la Démocratie Sociale) a déposé son vote dans le quartier d’Alcaide à Malabo, sur l’île de Bioko.

Esono qui s’est également exprimé au micro de la TVGE a affirmé avoir reçu des coups de fil dénonçant des plaintes dans les quatre coins du pays, au sujet des fraudes, des irrégularités et des votes publics. D’autres plaintes accusaient les présidents de séance de voter pour les autres. Selon Esono, il s’agit là de la tendance générale dans la sous-région et même à Bata ville la plus peuplée du pays.

Esono a accusé le parti au pouvoir de donner l’ordre aux citoyens equatoguinéens d’enfreindre la loi en dénonçant des fraudes massives pires que lors des élections précédentes et arguant que les votes contrairement à ce qui est dit par la loi, ne sont pas privés mais publics ; le tout dans le but de rester au pouvoir par la force.

Esono, candidat à la présidentielle et aussi secrétaire général du CPDS a demandé au pouvoir de laisser le peuple librement, confiant de la victoire du parti là où cela daignera bien arriver. Il a prévenu ses compatriotes disant « c’est votre chance » de « prendre une décision sur votre avenir« .

Pour rappel, la Guinée Équatoriale est un petit pays de quelques 1,5 millions d’habitants. Il est considéré comme l’un des pays les plus répressifs et corrompus au monde, par les organisations de défense des droits de l’homme. Le CPDS est d’ailleurs le seul parti d’opposition autorisé à exister.

Plus tard dans la journée, Buenaventura Monsuy Asumu a joui de son droit de vote. Il est le 3e candidat à la présidentielle et leader du parti de la coalition social-démocrate (PCDS), sympathisant du PDGE d’Obiang.

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