Libye : Des combats entre milices font au moins 13 morts à Tripoli

Libye : Des combats entre milices font au moins 13 morts à Tripoli Actualité & Info | Éditions Afrique

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des combats entre milices libyennes ont éclaté dans la capitale du pays ; avant de reprendre dans la mi-journée avec des échanges de tirs dans l’est de la ville, près du campus de l’université de Tripoli et du centre médical de Tripoli (TMC), qui ont vu passer de nombreuses personnes à la recherche d’un refuge. Le bilan, au moins 13 personnes, dont un enfant mort et 30 blessés.

Les affrontements impliquaient la Force al-Radaa et la Brigade des Révolutionnaires de Tripoli, deux groupes armés influents de l’ouest de la Lybie.

La Brigade « 444 » et l’implication des ambulances

Alors que les combats connaissaient une brève trêve, la brigade appelée « 444 » est intervenue vendredi matin pour engager une médiation. Elle a positionné ses véhicules armés dans une zone tampon sur le rond-point de Fornaj, à l’est de Tripoli. Malheureusement, avec la reprise des combats en cours de journée, la brigade « 444 » a elle-même été prise au piège, ciblée par d’intenses tirs.

Les multiples victimes coincées à cause de l’incident, ont pu compter sur l’intervention des ambulanciers. D’après le porte-parole du Service des ambulances et secours, Oussama Ali, une soixantaine d’étudiants, bloqués dans des dortoirs universitaires, à cause des affrontements, ont été évacués par des ambulances vers le TMC.

Quelques témoignages

Sur des images et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on peut voir des dizaines de véhicules abandonnées en plein milieu des rues par leurs conducteurs probablement à la recherche d’un abri.

Mokhtar al-Mahmoudi, un père de famille habitant le quartier de Fornaj a déclaré qu’il avait passé la nuit dans le sous-sol avec ses enfants, encore terrifiés jusqu’à présent.

Les affrontements ont semé la panique et le désarroi auprès des populations qui arpentaient les rues de la ville, notamment les centaines de femmes venues assister à des mariages, et qui se sont retrouvées piégées au milieu des combats violents et incapables de rentrer chez elles.

Mayssa Ben Issa, qui assistait au mariage d’une de ses cousines le jeudi soir, a déclaré avoir eu la vie sauve grâce aux ambulanciers qui leur sont venus en aide, sa sœur, elle, et d’autres victimes, en les évacuant vers le TMC et d’autres zones sûres.

Mais, les ambulanciers n’ont pas pu aider tout le monde. Certaines personnes comme Malek Al-Badri, ont dû être ingénieuses et faire preuve de créativité. Le jeune homme âgé de 27 ans, s’est servi de l’application Google maps pour aller chercher sa mère. Celui qui doit certainement sa vie à son GPS, a confié à l’AFP que Tripoli ne retrouverait pas la paix tant qu’il y aura ces groupes armés.

Affrontements récurrents

Depuis mars, deux gouvernements se disputent le pouvoir en Lybie. D’un côté, le gouvernement de Tripoli, mis en place par l’ONU en début 2021 avec pour mission d’assurer la transition jusqu’aux élections ; et de l’autre, un gouvernement formé en mars et qui bénéficie du soutien du Parlement. Étant dans l’incapacité de prendre ses fonctions politiques dans la capitale, ce gouvernement a élu provisoirement domicile à Syrte.

Cela fait plusieurs années maintenant que la Lybie est en proie à des combats violents et des tensions impliquant des groupes armés dans l’Ouest du pays. C’est l’état de chaos dans lequel vit ce pays, qui subit toujours les conséquences de la chute du régime Kadhafi en 2011.

Même si la capitale n’avait plus connu des victimes civiles de ces actes depuis quelques années, il faut savoir que les derniers affrontements entre milices dans le pays datent du 10 juin. Des affrontements qui s’étaient d’ailleurs soldés par la mort d’un milicien.

Conséquences des combats

La Lybie vit déjà dans une situation délicate et précaire. Mais à cause de ces récents événements, il doit faire face à de nouvelles conséquences qui n’auront pour effet que de fragiliser davantage son économie et son secteur touristique.

Le secteur aérien est l’un des plus touchés non seulement par les effets des affrontements mais également par les affrontements même. C’est le cas des compagnies Libyan Airlines dont les vols en provenance du Caire et al-Alamia (Global Air) de Benghazi, qui devaient atterrir à l’aéroport de Mitiga, non loin de la zone des combats, ont été déroutés sur Misrata, à 200 km à l’est de Tripoli.

Pendant ce temps, la direction de l’aéroport de Mitiga, le seul qui dessert la capitale a décidé vendredi, de suspendre le trafic aérien jusqu’à nouvel ordre. L’aéroport est situé à quelques kilomètres de la zone de combats.

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