Mali-Cote d’Ivoire: l’ imbroglio prend de l’ampleur.

Mali-Cote d’Ivoire: l' imbroglio prend de l'ampleur. Actualité & Info | Éditions Afrique

La situation entre le Mali et la Côte d’ivoire ne cesse de se détériorer. Les deux pays n’ont pas encore trouvé un terrain d’entente au sujet des 49 soldats ivoiriens détenus par le Mali, la junte au pouvoir accusant l’autre partie de mener sur le territoire des actions qui contribuent à freiner la refondation dans laquelle les autorités de la transition ce sont engagées. Le patrimoine culturel, économique et social dont dispose les deux pays n’a pas suffit à calmer les tensions. Quel profit tirerait la côte d’ivoire à déstabiliser le Mali? Qui bénéficie du malentendu naissant entre ses deux pays. La CEDEAO fait de nouveau face à une situation qui réclame son attention et son expertise.

Quelques jours seulement après la levée de l’embargo et des sanctions financières qui pesaient sur le Mali, le pays est de nouveau au cœur d’un scandale le mêlant à la Côte d’ivoire. Deux aéronefs ivoiriens transportant 49 soldats ont été interceptés. Ces soldat qualifiés de mercenaire par le Mali ont été arrêtés et incarcérer par les autorités. Le gouvernement accuse son voisin de contribuer à la déstabilisation du pays en mettant en péril les efforts de refondation amorcée par la transition.

Un communiqué officiel du gouvernement malien exprime de manière explicite son regard sur la situation:« le dessein funeste des personnes interpellées était manifestement de briser la dynamique de la Refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel »

La Côte d’ivoire semble dépasser par les proportions que prennent cette affaire et a dans un premier demander à ce que les soldats soient libérés, requête rejeté par le Mali. La Côte d’ivoire s’évertue à expliquer au Mali le cadre justifiant la présence de ces militaires, sauf que le Mali ne souhaite rien entendre et reste ferme sur sa position.

La Côte d’ivoire a été obligée de convoquer en session extraordinaire le conseil national de sécurité et un démenti a été rendu public: «…contrairement aux allégations contenues dans le communiqué numéro 034 du gouvernement de transition du Mali, du lundi11 juillet 2022 : Ces militaires sont régulièrement inscrits dans l’effectif de l’armée ivoirienne et se trouvaient au Mali, dans le cadre des opérations des éléments nationaux de soutien (NSE) » Ces militaires étaient le 8ième contingent dans le cadre de la rotation.

Malgré les explications du gouvernement ivoirien, le Mali reste ferme sur sa décision.

L’action du Mali à l’endroit des soldats ivoiriens est une réponse au climat d’insécurité et de crise diplomatique auquel fait face le pays. Les mesures auraient dû être prise par le gouvernement ivoirien dans le but de ne pas alimenter la paranoïa ou encore la théorie du complot contre un gouvernement dont la légitimité est mondialement questionnée. Le Mali ne considère pas cette situation comme un malentendu, mais comme un affront, une violation de l’intégrité de l’État malien.

La Côte d’ivoire devrait reconnaitre que même si les soldats ne constituent aucune menace pour le Mali, des mesures plus diplomatiques auraient dû être prises pour éviter un quelconque imbroglio. L’argumentaire ivoirien apparait léger face au contexte politique et sécuritaire malien

Malgré cette forte contradiction et la crainte justifiée du Mali, les mesures prises sont disproportionnelles. En effet, la junte au pouvoir devrait dans un élan diplomatique confronté la Côte d’ivoire sur les faits reprochés avant de prendre une décision. La CEDEAO aurait également dû être interpellée afin de mettre à disposition son expertise.

La junte au pouvoir ne mesure pas la portée d’une rupture de relation avec la Côte d’ivoire.

Le Mali devrait également garder à l’esprit la nature stratégique du partenariat avec la Côte d’ivoire car en effet, la plupart des ports ivoiriens servent les commerçants malien dans le cadre des échanges avec l’extérieur. Par ailleurs, plusieurs immigrés maliens sont présents sur le sol ivoirien et grâce aux transferts de fonds, participent au développement économique du pays.

Aveuglé par son égo, le gouvernement malien ne semble pas mesurer la porter d’un conflit avec la Côte d’ivoire. Avant que cela ne se produise, les deux pays sont invités à échanger et trouver des compromis pour apaiser les tensions en pleines flambées. Les chocs extérieurs constituent déjà de gros morceaux à croquer pour les différents pays de la CEDEAO que ce conflit interne apparait comme de trop.

Alors que l’euro chute, entrainant dans sa déchéance le FCFA, les attentions doivent toute être concentrées sur les moyens à mettre en place pour éviter une crise économique grave au sein de la zone franc. Tout comme le président angolais a joué le rôle de médiateur dans le malentendu impliquant la RDC et le Rwanda, il est important qu’un pays se lève et réunisse le Mali et la Côte d’ivoire afin de tirer au clair cette affaire et restaurer les relations entre les deux parties.

Abonnez-vous gratuitement à notre bulletin d'information et recevez au quotidien les dernières infos et actualités en Afrique.
Quitter la version mobile