Nigéria : 36 personnes enlevées dans deux églises par des hommes armés.

Nigéria : 36 personnes enlevées dans deux églises par des hommes armés. Actualité & Info | Éditions Afrique

Dimanche dernier, une attaque dans deux églises du nord-ouest rural nigérian fait 3 morts. Une attaque qui survient quelques semaines seulement après une autre similaire qui avait fait 40 victimes parmi les fidèles.

Selon des habitants, l’attaque perpétrée dans la région de Kajuru, État de Kaduna, visait quatre villages. Non sans conséquence, cette attaque a occasionné l’enlèvement d’un nombre indéterminé de résidents et la destruction des maisons avant que les assaillants ne parviennent à s’enfuir.

Une instabilité constante et une insécurité inquiétante

Au Nigéria, c’est une grande partie du pays qui est confrontée à une insécurité incessante et inquiétante. Kaduna, est l’un des États du pays est le plus touché par ce type d’attaques. Avant l’attaque de dimanche, il y avait celle de la semaine dernière ; elle s’est étendue sur plusieurs heures dans quatre villages de la région de Kajuru, et a fait au moins 32 morts. Malheureusement, dans les 2 cas, il a été impossible de déterminer les auteurs de ces actes.

Dimanche matin, les églises baptiste Maranatha et catholique St. Moses dans la communauté de Rubu à Kaduna, étaient bondées de fidèles qui assistaient à l’office religieux. D’après les déclarations de Usman Danladi, un habitant de la zone, c’est à ce moment que les assaillants sont arrivés et ont encerclé les 2 églises situées dans la même zone.

Usman Danladi a déclaré qu’avant que les fidèles ne s’en aperçoivent, les assaillants avaient déjà envahis l’église. Certains ont commencé les attaques à l’intérieur de l’église, pendant que d’autres se dirigeaient vers d’autres zones, selon l’habitant témoin, « la plupart des victimes enlevées sont de l’église baptiste, tandis que les trois personnes tuées étaient catholiques » affirme-t-il.

Les 3 morts ont été confirmées par le gouvernement de l’État de Kaduna. Les auteurs seraient des bandits qui « ont pris d’assaut les villages à moto, en commençant par Ungwan Fada, puis Ungwan Turawa, avant Ungwan Makama et enfin Rubu. » D’après le commissaire à la sécurité de Kaduna, Samuel Aruwan, des patrouilles de sécurité sont menées dans la zone générale tandis que l’enquête progresse.

Une guerre religieuse ?

Au Nigeria, la région du Nord en proie à des troubles a déjà connu de nombreuses autres attaques, certaines similaires à celle de dimanche et suivant le même procédé. Les tireurs à moto arrivent souvent par centaines dans des zones où les forces de sécurité nigérianes sont dépassées en nombre et en armes. Dans ces cas, les arrestations sont souvent tardives car la police prend généralement des mois pour y procéder.

Concernant l’attaque de dimanche, les autorités ont identifié les assaillants. Pour la plupart, il s’agit de jeunes éleveurs de la tribu Fulani, pris dans le conflit pastoral qui oppose les communautés d’accueil aux éleveurs pour un accès limité à l’eau et aux terres.

Très rapidement après ces nouvelles attaques, l’Association chrétienne du Nigeria les a fermement condamnées et a déclaré qu’au Nigeria, les églises étaient devenues des « cibles » des groupes armés. Le porte-parole de ladite association, le pasteur Adebayo Oladeji a déclaré qu’: « Il est très malheureux qu’alors que nous ne sommes pas encore sortis du deuil des personnes tuées à Owo il y a deux dimanches, une autre se soit produite à Kaduna ». Pour lui, « C’est devenu une décimale récurrente ».

N’étant pas la première, cette attaque consolide l’idée selon laquelle il y aurait une guerre religieuse au Nigeria. Même si pour l’instant, ces mots n’ont pas encore été employés par les autorités nigérianes, l’hypothèse n’est cependant pas à écarter.

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