Le Nigeria est dans une situation difficile à cause de l’insécurité présente et sans cesse grandissante dans les villes du pays, notamment la capitale Abuja. Entre banditisme de haut niveau et menaces terroristes, les autorités sont confrontées à un grand défi sécuritaire qui fait réagir les locaux et étrangers. Après de nouvelles menaces accrues de terrorisme, quelques ambassades présentes au pays ont conseillé à leurs ressortissants de limiter leurs déplacements au Nigeria.
Nigeria et insécurité
Même si les autorités nigérianes se veulent rassurantes, il faut reconnaître que le Nigeria est toujours en proie à un niveau d’insécurité alarmant.
Pour rappel, en juillet dernier, plus de 400 détenus dont plusieurs dizaines de jihadistes présumés, s’étaient échappés de la prison de Kuje, dans la banlieue d’Abuja. Une situation qui a préoccupé les habitants de la ville et particulièrement les diplomates occidentaux.
Face à cela, la police et l’armée ont annoncé le renforcement des mesures de sécurité à Abuja et ses environs, mais le fait que la ville soit entourée de zones montagneuses et boisées, rend la sécurisation de celle-ci, difficile et compliquée pour les forces de l’ordre.
En général, les attaques jihadistes se produisent dans les régions du nord-est du pays et Abuja est située dans le centre. La dernière attaque visant la capitale fédérale remonte à 2014. Mais cela n’empêche pas au pays d’avoir des cellules islamistes dans d’autres régions du pays.
Ces 6 derniers mois, des groupes armés liés à celui de l’État Islamique (EI), ont revendiqué un certain nombre d’attaques dans les États proches d’Abuja.
Outre la menace terroriste, sévit une crise de banditisme d’un niveau élevé. Et dans ce cas, c’est Abuja qui est à la merci de ces criminels lourdement armés qui kidnappent, tuent et pillent des villages entiers.
Mises en garde occidentales et enjeux politiques
Depuis dimanche et lundi, plusieurs ambassades se sont adressées à leurs ressortissants en leur conseillant de limiter leurs déplacements au Nigeria, comme mesure de sécurité face à un risque élevé d’attaques terroristes dans le pays et surtout à Abuja. Il s’agissait notamment des ambassades américaine, britannique, canadienne et australienne.
Sans donner plus de détails, elles ont recommandé à leurs citoyens résidant au Nigeria et en particulier à Abuja, d’éviter les espaces publics très fréquentés et d’éviter tout déplacement non essentiel. Rappelant que des écoles avaient déjà été visées et ciblées par les islamistes dans le passé.
Suite à ces multiples avertissements occidentaux, l’Agence de sécurité intérieur du Nigeria (Department of State Services, DSS) a assuré que « toutes les précautions nécessaires avaient été prises » et son porte-parole Peter Afunanya a appelé les populations au calme, rappelant que de pareils avertissements avaient déjà eu lieu auparavant.
Certes les étrangers sont importants, mais il ne faut pas oublier les premières victimes de ces attaques qui sont les nigérians eux-mêmes. Au-delà des enjeux sécuritaires, ces menaces terroristes ont un très grand enjeu politique puisque la question de la sécurité est un élément important qui jouera un rôle clé lors des élections présidentielles à venir.
En effet, les nigérians sont appelés aux urnes en février prochain, afin de voter le remplaçant du président sortant Muhammadu Buhari. Un point non-négligeable donc pour chaque candidat qui devra apporter au mieux, des solutions à ce problème qui semble s’éterniser.
La situation actuelle de l’Afrique subsaharienne est à plaindre. Le niveau d’insécurité et de trouble va grandissant et les organisations régionales et sous régionales devraient agir en urgence. Les revers de ces déviances affectent l’activité économique en ce sens qu’ils limitent les transactions et augmentent le risque pays qui est un frein aux investissements internationaux.
Sur le plan social, il est inadmissible que la population face un bond en arrière pour vivre les horreurs des différentes guerres civiles d’antan alors que les standards avaient déjà été élevés. En outre il existe d’autres problèmes liés au climat ou encore à la sécurité alimentaire qui poussent les populations nigérianes à se déplacer. Il est temps pour l’Afrique d’agir en solidaire et de mettre fin à tous ses foyer de tension au sein des pays les plus en ébullition.