RCA : Un chef rebelle sous mandat d’arrêt de la CPI

RCA : Un chef rebelle sous mandat d'arrêt de la CPI Actualité & Info | Éditions Afrique

Emis en janvier 2019 mais gardé sous scellé jusqu’ici, ce n’est que la semaine dernière que le mandat d’arrêt contre Noureddine Adam, un commandant de la Seleka accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, a été rendu publique par la CPI. Ce mandat est conforme à l’approche de la CPI qui consiste à rechercher et condamner les chefs rebelles responsables des pires atrocités en RCA.

Les faits reprochés par la CPI

Le mandat d’arrêt de la CPI se réfère selon les accusations de crimes contre l’humanité, notamment des actes de torture, dont Adam est le principal suspect.

Dans la Seleka, un groupe armé rebelle en activité en 2013 en RCA, Adam occupait la place de numéro deux et figurait parmi les premiers chefs à occuper la capitale Bangui après que les rebelles s’en sont emparés. Adam supervisait également des combattants du groupe de rebelles. Très vite, il devient une figure politique centrafricaine et occupe le poste de Ministre de la Sécurité Publique, avant de devenir plus tard, Conseiller pour les questions de sécurité nationale.

En 2013, il a été approché par la CPI qui lui a présenté des preuves accablantes de crimes perpétrés par la Séléka. Adam a tout nié en bloc, malgré tous les éléments qui pouvaient l’implication des combattants dont il était le commandant, dans le chaos de Bangui et d’autres provinces du pays. Il a rejeté la responsabilité des soldats de la Séléka dans des meurtres gratuits de femmes et d’enfants mais pas que. Adam a également nié avoir eu une conversation avec la CPI sur les villageois qui fuyaient une attaque et avaient identifié des soldats de la Séléka.

De 2014 à nos jours

En 2014, Adam prend la fuite et quitte Bangui en compagnie du reste de la Séléka et vacilleraient entre la RCA, le Soudan et le Tchad où Adam aurait pris la tête d’autres groupes armés.

Actuellement, Adam se trouverait principalement au Soudan où il continue à échapper à la justice. Une situation qui prouve bien que les dirigeants qui commettent des abus et enfreignent la loi, peuvent continuer de jouir de leurs libertés et de vivre impunément en commettant de nouveaux crimes sans qu’ils ne soient inquiétés.

Adam n’est pas le seul membre haut gradé de la Séléka à faire l’objet de poursuites judiciaires par la CPI. Il y a aussi Mahamat Saïd Abdel Kani, un autre commandant de la Séléka qui cependant, n’avait pas le même grade que Noureddine Adam lorsque le groupe de rebelles faisait régner la terreur à Bangui. Son procès doit s’ouvrir en septembre.

Parmi les autres dirigeants de la milice anti-balaka qui a combattu la Séléka pendant des années, qui ont été envoyés à La Haye pour y être jugés, figure Maxime Mokom, livré à la CPI en mars dernier par le Tchad. Un exemple que le Soudan devrait suivre en transférant lui aussi, les suspects de crimes de guerre à la CPI. Notamment, ses propres suspects parmi lesquels l’ex-président Omar El-Béchir. Il est temps que ces hommes soient un modèle de justice et non pas d’impunité en RCA et dans le continent.

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