La RDC et le M23 continuent de se faire la guerre. D’après des sources civiles et militaires anonymes, de violents combats armés ont continué lundi à Kibumba, dans le territoire de Nyiragongo, à une vingtaine de kilomètres de Goma. L’armée n’entend pas céder aux pressions rebelles et compte très bien défendre la nation.
Cela fait plus de 30 ans que la RDC est en proie à des violences entre groupes armés hérités de guerres sanglantes et néfastes dans l’est du pays dans le sillage du génocide rwandais.
Armée congolaise et M23 : Des jours d’affrontements
Ces affrontements se déroulent depuis la fin de la semaine. Kibumba est une zone clé puisqu’elle constitue l’un des derniers tournants sur la route qui mène à Goma où le M23 veut imposer son règne et sa domination depuis deux semaines.
Le M23 ou encore Mouvement du 23 Mars, est un ancien groupe de rebelles tutsi qui a repris les armes en fin d’année dernière, après avoir été vaincu en 2013 par l’armée congolaise. Ces rebelles qui reprochent au gouvernement de Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords sur la démobilisation et la réinsertion de ses combattants, n’a eu de cesse d’attaquer certaines zones du pays.
En dehors de Kibumba, des mouvements du M23 ont été signalés dans le parc national des Virunga, à une quarantaine de kilomètres de l’ouest de Goma. Il s’agit d’un parc réputé pour ses gorilles mais aussi connu comme étant la base arrière des groupes armés dont les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Ils ont également avancé vers Tongo, une petite ville où les habitants ont commencé à fuir.
Le dialogue pour apaiser les tensions
À cause du retour des combats contre le M23, les tensions entre la RDC et le Rwanda ont été ravivées. Pour rappel, Kinshasa a toujours accusé Kigali de soutenir le groupe armé. Des accusations soutenues pa des experts onusiens et des responsables américains.
De son côté, Kigali a toujours rejeté ses accusations, dénonçant l’armée congolaise de s’être associée au FDLR, un mouvement de rebelles hutu dont certains membres sont impliqués dans le génocide rwandais de 1994.
Pour apaiser ces tensions, plusieurs initiatives diplomatiques ont été lancées. Samedi dernier, João Lourenço de l’Angola a rencontré son homologue Félix Tshisekedi et la veille, il était avec Paul Kagame. Depuis dimanche, Uhuru Kenyatta qui a été désigné médiateur par la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est, est en séjour à Kinshasa afin de préparer une prochaine session de pourparlers de paix sur la RDC prévus le 21 novembre à Nairobi.
Des initiatives qui l’on espère, permettront enfin de mettre fin à ces conflits qui ont déjà causé de nombreux dégâts et pertes autant sur le plan humain que matériel.