Somaliland : Un incendie dans un marché fait des dégâts considérables

Somaliland : Un incendie dans un marché fait des dégâts considérables Actualité & Info | Éditions Afrique

Abdul Rahman, Somalilandais de 23 ans, s’occupait d’une tâche pour le défunt père d’un ami lorsqu’il a reçu un coup de fil. La nouvelle d’un incendie majeur dans le marché Waheen qui employait plus de 12 000 Somalilandais, circulait largement sur les médias sociaux. En tant que propriétaire d’un stand de vêtements sur le marché, Rahman s’est rué sur les lieux.

« Nous étions dans le cimetière, et nous avons couru 3 kilomètres jusqu’au feu. Toutes les rues étaient bloquées par les voitures », a-t-il dit. À son arrivée, il a trouvé le marché en feu. « J’ai travaillé avec les pompiers pour enlever le stock », a dit Rahman. « C’était très dangereux. »

Rahman a montré à Al Jazeera une photo de ce qui restait de l’entreprise familiale fondée par son père en 2006, qui faisait vivre et employait 20 personnes. Elle a été complètement démolie.

L’accès au site du marché a été restreint afin de procéder à l’opération de nettoyage.

Trois semaines après que l’incendie ait été maîtrisé, de la fumée continue de s’échapper des décombres.

Bien que fort heureusement aucun décès n’ait été signalé – le feu a éclaté après la fermeture du marché – l’impact de l’incendie sur le plan émotionnel comme sur le plan économique est immense.

Les autorités ont estimé l’impact économique de l’incendie à 2 milliards de dollars, soit 60 % du produit intérieur brut (PIB) du Somaliland.

« C’était plus qu’un marché, c’était un quartier financier entier », a déclaré Mahamoud.

Cette catastrophe survient alors que le pays est déjà engagé dans une terrible lutte contre la sécheresse qui a dévasté des communautés dans toute la Corne de l’Afrique. Les Nations Unies estiment que la sécheresse a touché plus de 800 000 personnes au Somaliland.

Pour certains Somalilandais, la scène dévastatrice du marché détruit de Waheen rappelle des souvenirs douloureux de la guerre civile somalienne.

L’incendie est aujourd’hui considérée comme la deuxième plus grande catastrophe du pays. Ils disent « nous avons reconstruit une fois, nous le ferons encore ». Vous avez juste l’impression que leur vie leur a été enlevée une fois de plus ».

Trois décennies après avoir déclaré son indépendance de la Somalie, le Somaliland porte les marques d’un État indépendant légitime. Il contrôle souverainement ses frontières, émet sa propre monnaie, maintient un service extérieur et est dirigé par un gouvernement élu par des processus démocratiques.

Mais le Somaliland est toujours considéré comme une région autonome au sein de la Somalie, Mogadiscio – et le reste du monde – continuant à rejeter la revendication d’Hargeisa.

Obtenir la reconnaissance internationale est donc l’un des objectifs centraux du gouvernement du Somaliland.

Avant l’incendie, des efforts importants étaient en cours pour atteindre cet objectif. Une délégation gouvernementale, dirigée par le président Muse Bihi Abdi, est revenue des États-Unis fin mars, espérant une nouvelle ère d’engagement avec Washington.

L’incendie a toutefois forcé le gouvernement du Somaliland à porter son attention sur le redressement, lui-même entravé par le statut politique compliqué d’Hargeisa.

Dans les jours qui ont suivi la catastrophe, la communauté internationale a promis son aide. « Votre ville se relèvera et le Royaume-Uni fera tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir l’effort de reconstruction de la Somaliand », a tweeté Boris Johnson, le premier ministre du Royaume-Uni, après l’incendie.

Mais en tant qu’État non reconnu, les gouvernements étrangers ne sont pas en mesure d’envoyer librement de l’argent à Hargeisa, et font plutôt transiter l’aide par des ONG mandataires, ce qui peut ralentir la réponse aux catastrophes.

Seul Taïwan, qui a établi une ambassade de facto au Somaliland en 2020, a été en mesure de contribuer directement aux ressources du gouvernement somalilandais, en promettant 500 000 dollars.


Source:AlJazeera

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