Tchad : Démission du Premier ministre de transition

Tchad : Démission du Premier ministre de transition Actualité & Info | Éditions Afrique

Beaucoup d’encre a coulé depuis l’annonce de la tenue d’un dialogue national inclusif au Tchad, jusqu’aux conclusions tirées de celui-ci. De nombreuses presses ont couvert cet événement historique qui a été marqué par le boycott de plusieurs participants, notamment l’opposition et les groupes armés rebelles. Mais alors qu’on n’avait même pas encore fini d’expliquer tout ce que les décisions prises lors de ce rendez-vous impliquaient, il faut à présent se pencher sur le cas Padacké.

Albert Pahimi Padacké, désormais ancien premier ministre tchadien, a démissionné de son poste mardi.

La démission de Padacké : Une annonce bouleversante

La nouvelle de la démission a été annoncée par N’Djamena. Elle survient au lendemain de la décision prise par Mahamat Déby Itno, de nominer un gouvernement d’union nationale dans les prochains jours.

En effet, après le dialogue national, le règne de Itno fils à la tête de la Transition au pouvoir a été prolongé de deux ans, et plus loin encore, il a reçu l’autorisation de se présenter aux élections présidentielles qui seront organisées à la fin de la transition.

Padacké est un habitué des affaires politiques du Tchad. Sous Déby Itno père, il a été député et président du groupe parlementaire du Rassemblement national pour la démocratie au Tchad, principal allié du Mouvement Patriotique du salut (MPS), le tout-puissant parti de M. Déby. Il avait aussi été Premier ministre sous Idriss Déby Itno et s’était présenté contre lui à la présidentielle du 11 avril 2021.

Une décision logique ?

Le 20 avril 2021, la junte militaire avec à sa tête Mahamat Idriss Déby Itno, prenait la tête du pays après le décès de son prédécesseur et père, tué au front par des rebelles.

Le 11 octobre dernier, la prolongation de la période de transition et la possibilité pour Itno fils de se présenter à la présidentielle dans deux ans, ont été rendues publiques. Une décision qui ne s’accorde pas avec les engagements de Itno auprès de l’UA en avril 2021 où il promettait de diriger le pays pendant quelques mois avant d’organiser des élections libres et démocratiques pour remettre le pouvoir aux civils.

Lors de son investiture lundi, Itno a promis un « gouvernement d’union nationale » dans les « prochains jours » et de tout faire pour un « retour à l’ordre constitutionnel » et du « pouvoir aux civils » à l’issue de la transition. À cette annonce, Padacké qui avait été nommé il y a 18 mois par Itno, a réagi en présentant sa démission et celle de son gouvernement lors d’une audience avec le chef de l’Etat, qui les a acceptées, selon un communiqué de la présidence. Une décision jugée logique pour certains.

En tant que président, le général Déby devra nommer un nouveau gouvernement, 94 membres du Conseil National de Transition (CNT), le Parlement de transition, en plus des 94 qu’il avait déjà nommés il y a un peu plus d’un an.

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