ZIMBABWE : Une ultime décision pour sauver sa devise nationale

ZIMBABWE : Une ultime décision pour sauver sa devise nationale Actualité & Info | Éditions Afrique

Le gouvernement du Zimbabwe est fortement critiqué tant par les acteurs locaux qu’internationaux suite à la décision temporaire de suspension du crédit bancaire octroyé aux entreprises et ministère.

Le Zimbabwe, en réponse à l’inflation galopante que subit son économie, a sommé les banques de gelées les prêts par eux octroyés aux entreprises et ministères.

Cette décision à effet immédiat a pour but de remédier à la spéculation contre le dollar Zimbabwéen  (près de 400 dollars zimbabwéen pour un dollar américain). Le président Emmerson Mnangagwa a ordonné le samedi 07 mai 2022 à toutes les banques de suspendre leur activité de crédit afin de revaloriser la devise nationale.

Une réponse à la dévaluation du dollar zimbabwéen et à l’inflation.

Cette décision s’inscrit dans le cadre du plan de redressement de l’économie du pays minée par une inflation  accentuée par la guerre en Ukraine et la flambée des prix des matières premières. A cet effet, John Mangudya, gouverneur de la banque centrale zimbabwéenne affirme : «  nous savons que cette mesure est douloureuse, mais nécessaire. Elle était nécessaire en raison de l’augmentation de l’inflation. Certaines entité utilisaient désormais les fonds provenant des banques pour acheter les devises étrangères »

Les acteurs locaux et internationaux décrient le gel des prêts bancaires.

La décision du gouvernement n’a pas été bien accueillie tant sur la scène locale qu’internationale. Pour la plupart, cette décision n’est qu’une mesure d’urgence et ne pourrait  conduire à la stabilisation de l’économie déjà gangrénée par tous ses fléaux.  Le journaliste malgache Grégory SILENI, recommande au pays d’accroître ses investissements et recettes étatiques.

Par ailleurs, les banques présentes sur le territoire ont manifesté leurs inquiétudes auprès de la banque centrale en lui rappelant que le crédit est la première source de revenu d’une banque. La suspension de l’activité d’octroi de crédit constitue un manque à gagner qui peut porter atteinte à sa pérennité. Les analystes de BancABC ont même estimé que cette décision leur coutera 20 à 50% de leurs revenus

C’est une situation est  encore plus désastreuse pour l’environnement des affaires dans le pays. En effet, le prêt bancaire constitue la source de financement  des activités entrepreneuriales et permet  de renforcer la capacité des PME locales.  On pourrait donc observer une pénurie des marchandises, de nouvelles augmentations de prix et de perte d’emploi.

La chambre du commerce a mis en garde le gouvernement  quant à l’impact  de cette décision sur le flux des IDE en direction du pays : « aucun investisseur ne s’intéressera à une économie où l’on peut geler les crédits bancaires du jour au lendemain »

L’économie étant déjà depuis 20 ans plongée dans une crise profonde qui a entrainé le retrait des bailleurs de fonds internationaux.

La suspension des crédits : une solution inadaptée.

La décision est perçue comme insignifiante face à la gravité de la situation au sein du pays. Le dollar zimbabwéen n’est pas à son premier choc. 10 ans plutôt, il a subit une hyperinflation et a été mis de côté par les autorités monétaires. Ce n’est qu’en 2019, qu’il réapparait et 4 ans plus tard fait face aux assauts du dollar américain. Même si cette décision n’est que temporaire, la plupart craint que les ne contribuent qu’à aggraver la situation d’une économie essoufflée. Des solutions plus élaborées sont invitées à la table de débat afin de proposer des stratégies pérennes et favorable au climat des affaires.

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