Afrique du Sud : Le calvaire d’une vie sans électricité

Afrique du Sud : Le calvaire d'une vie sans électricité Actualité & Info | Éditions Afrique

L’Afrique du Sud est en proie à une crise d’électricité sans précédent. À Soweto et dans toutes les autres villes du pays, les coupures d’électricité sont devenues le quotidien des ménages et également des entreprises nationales. Une situation critique qui affecte tout le monde.

La situation est si critique que le président Cyril Ramaphosa a dû annuler sa présence au sommet de l’ONU à New-York et s’est concerté avec ses ministres pour trouver des solutions à ce problème.

Tout le pays touché par les coupures d’électricité

Au début, les coupures étaient du niveau 6. En d’autres termes, les entreprises et foyers touchés étaient privés d’électricité pendant plus de 10 heures par jour. Eskom, la première compagnie de production et de distribution d’électricité en Afrique du Sud, a ramené le niveau de coupures à la phase 5. Ce sont des coupures moins importantes certes, mais les populations restent néanmoins plongées dans le noir jusqu’à 8 heures par jour.

Ces pannes, en plus d’affecter les ménages et les entreprises, touchent également les sévices publics du pays. L’approvisionnement en eau dans certaines régions du pays est menacé car les pompes électriques s’arrêtent sans cesse de fonctionner.

Ces coupures intempestives d’électricité ont évidemment des conséquences sur la vie sociale du pas. Pratiquement tous les secteurs économiques ont été touchés, et les plus grandes entreprises de télécommunications d’Afrique du Sud ont prévenu cette semaine que les pannes continues pourraient commencer à affecter leurs services. Selon l’agence nationale des statistiques sud-africaine, elles ont joué un rôle crucial dans la contraction de l’économie de 0,7 % au deuxième trimestre 2022.

Des solutions de secours

Pour faire face à ce problème d’électricité, les Sud-africains en sont venus à créer des solutions de secours. Dans les ménages, la vie s’est transformée en une course contre la montre. Enchaîner toutes les tâches essentielles, aider les enfants à faire leurs devoirs, etc. Il faut absolument tout faire avant la tombée de la nuit, début du calvaire.

Pour d’autres ménages, la solution était de recourir à un groupe électrogène. Mais, avec les prix du carburant et les longues heures de coupure, cette solution est très coûteuse sur le long terme. S’il faut choisir entre l’essence du générateur celle de la voiture qui permet d’aller travailler et déposer les enfants à l’école, le choix est vite fait. Le groupe va retourner au garage et tout le monde va rester dans le noir.

Ce n’est pas la première fois que le pays fait face à cette situation. En juillet dernier, Eskom était déjà à l’origine de délestages sur toute l’étendue du territoire à la suite d’une grève de ses employés. Mais cette fois-ci, il semblerait que le problème vienne d’ailleurs.

Entre faits de corruption et de mauvaise gestion, le parc vieillissant des centrales d’Eskom croule sous des pannes continues depuis plus de 10 ans. Par conséquent, l’Afrique du Sud doit s’appuyer sur l’exploitation du charbon pour fournir de l’électricité, car étant dans l’incapacité de produire de l’électricité pour tout le pays. 80 % de sa production est issu de centrales à charbon, mais jusqu’à quand cela va-t-il durer et surtout, pendant combien de temps encore les populations devront-elles subir ces délestages ? Telles sont les questions dont les réponses sont jusqu’ici inconnues.

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