L’Afrique est assez restée sur le banc de touche et souhaite désormais faire partir de l’équipe qui d’une manière ou d’une autre influence la tendance économique mondiale, le groupes des 20. Le G20, reconnu comme le principal forum de gouvernance économique mondiale rassemblant les plus grandes économies mondiales pour discuter des grands dossiers économiques du monde, a ouvert son sommet à Bali en Indonésie hier mardi. Un sommet au cours duquel l’Afrique compte plaider pour l’obtention d’un siège permanent au sein de l’organisation.
Créé en 1999 à la suite des crises financières de la fin des années 90, le G20 est un forum qui réunit les plus grands pays industrialisés et émergents. Il englobe à lui seul 80% du PIB mondial, 75 % du commerce multilatéral et 60% de la population du globe et 80% des émissions mondiales de CO2.
Macky Sall, le messager de l’Afrique auprès du G20
Pourtant censé discuter des questions économiques mondiales, le G20 ne compte qu’un seul pays africain dans ses rangs à savoir, l’Afrique du Sud. Assez paradoxal, sachant que l’Afrique compte 1,4 milliards de personnes et que sa population compte doubler d’ici 2050 pour atteindre les 2,5 milliards d’habitants, faisant de l’Afrique le continent le plus jeune et dynamique de la planète.
C’est donc dans le but d’inclure le continent dans ces conversations importantes qui le concernent que le président sénégalais Macky Sall, en sa qualité de président de l’Union Africaine, est arrivé à Bali lundi matin pour participer au sommet afin de plaider pour l’obtention d’un siège en faveur du continent.
D’après lui, le multilatéralisme devrait « servir les intérêts de tous« , sous peine de s’exposer à une « perte de légitimité et d’autorité« . Une position qu’il défend déjà depuis sa prise de parole lors de la 77e Assemblée générale de l’Onu en septembre dernier.
À New York, Sall avait plaidé pour que l’Afrique ait un siège réservé au sein du G20 et a appelé à une refonte de la gouvernance mondiale et une plus grande représentation du continent dans les instances internationales.
Mais plus que de se voir inviter pour participer aux sommets comme s’il s’agissait d’une faveur faite par l’organisation, l’Afrique veut un siège permanent, une demande parfaitement légitime. Pour l’instant seul l’Afrique du Sud fait partie du G20, mais Sall pourra compter sur la voix de son homologue Ramaphosa pour faire pression afin que l’UA obtienne gain de cause.
Les propos du président de l’UA s’accordent très bien avec ceux de Carlos Lopes dans son livre intitulé l’Afrique est l’avenir du monde. Il présente ceci autour de trois variables pertinentes à savoir la démographie, le climat et la technologie. Par ailleurs, sur le plan économique, l’Afrique est un débouché de grandes envergures pour l’économie mondiale à travers le projet de mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale, qui fera du continent un vaste marché.