Cameroun : Le gouvernement tente à grand-peine de promouvoir les farines locales

Cameroun : Le gouvernement tente à grand-peine de promouvoir les farines locales Actualité & Info | Éditions Afrique

Le monde entier continue de subir les conséquences de la crise russo-ukrainienne. Entre crise économique et crise alimentaire, de nombreux pays qui dépendaient des importations de ces deux pays sont aujourd’hui dans une situation délicate. Parmi eux, le Cameroun, qui importait une bonne quantité de blé de l’étranger. Les prix des denrées alimentaires augmentent de jour et en jour et évidemment, les produits à base de farine ne sont pas une exception. Pour pallier l’absence de farine de blé, limiter les importations et ainsi la dépendance à cette farine étrangère, le gouvernement camerounais a décidé de donner une chance aux productions locales.

Le Made In Cameroun à l’honneur

Le gouvernement dans une initiative à saluer tente désormais d’intégrer des farines locales dans les habitudes alimentaires des populations.

Ce sont des farines dérivées des tubercules de manioc, de patate, de macabo, de pommes, etc. Afin d’en promouvoir la production, le gouvernement a remis sur les rails une plateforme des producteurs de farines locales du Cameroun.

Grâce à cette plate-forme, l’État camerounais espère produire environ 5 millions de tonnes de farines locales de qualité à l’horizon 2030 et de ce fait, réduire considérablement les importations de blé. Selon une étude récente menée par le Bureau de Mise à Niveau des entreprises (BMN), en 2020 uniquement, le Cameroun a importé 830.000 tonnes de blé pour la somme de 150 milliards de FCFA.

Le plan du gouvernement

Afin d’atteindre ces objectifs, l’état camerounais doit impérativement investir. D’abord dans la production des féculents nécessaires, ensuite dans la transformation de ceux-ci avec l’aide des minoteries.

Le pays n’étant pas doté d’une industrie de transformation de ces tubercules, il doit collaborer avec les meuniers qui sont les seuls à opérer dans un secteur déjà bien structuré bien que leur spécialité soit la transformation du blé.

Et pour les impliquer dans le processus de transformation industrielle, les meuniers ont fixé quelques conditions. Ils demandent en l’occurrence la mise en place d’un outil de production adapté car malheureusement, l’outil utilisé pour la transformation de blé, n’est pas destiné au manioc ou la patate. En d’autres termes, l’Etat doit les équiper afin qu’ils puissent l’aider.

La disponibilité des matières premières

Mais avant même de penser à l’équipement des meuniers, il faut d’abord régler le problème important qu’est celui de la disponibilité des matières premières. Sinon à quoi serviraient les outils de transformation s’il n’y a pas de matière à transformer ?

Pour résoudre ce problème, il est impératif de promouvoir la production industrielle de ces matières de façon que les besoins de subsistance des populations et ceux des industries, soient tous satisfaits. Par exemple, si l’État décide que pour chaque sac de farine, il y ait l’équivalent de 10% de farine de patate ou de manioc, la proportion doit être suffisamment disponible afin d’éviter la raréfaction de ces matières premières et de pénaliser ceux qui les utilisaient déjà à d’autres fins.

Produire des farines locales pour promouvoir le Made In Cameroun mais aussi dans l’espoir de faire face à la compétitivité du marché, où le maître roi est la farine de blé.

Au Cameroun, des producteurs se sont déjà lancés dans la production à petite échelle des farines locales, qui sont livrées dans certaines boulangeries de Yaoundé pour la fabrication du pain.

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