La Côte d’ivoire au courant de ce mois d’octobre a choisi de vulgariser les produits locaux. Du pain, des viennoiseries, et de la pâtisserie, les populations d’Abidjan en ont eu à déguster gratuitement vendredi 22 octobre dernier dans un supermarché de Cocody. C’était à l’initiative de Ranie-Didice Bah-Koné, la Secrétaire exécutive du Conseil national de Lutte contre la Vie chère (CNLVC) qui met tout en œuvre pour promouvoir le Made In Côte d’Ivoire à travers les artisans boulangers et pâtissiers nationaux. Le point commun de ces aliments est qu’ils sont tous faits à base de farine locale. Des farines de manioc, maïs et banane plantain, ces aliments en contenaient tous au moins 30%.
Le CNLVC et les autres populations ont eu droit aux produits de Kouakou Louis Kadio. Le boulanger qui est en service depuis 2013 a expliqué son travail en disant qu’il produit ces aliments dans ses deux boulangeries à Yopougon à base de céréales et tubercules locaux.
D’après lui, le temps de la poussée du pain à base de manioc est très court, allant de 45 min à 1h. Quant aux intrants, il propose un coût amoindri car il se fermente vite et il utilise moins de levure et de sel. En conclusion, en se servant des farines locales, il gagne plus que lorsqu’il utilise la farine de blé importée.
Côte d’Ivoire: Promouvoir la consommation des produits locaux
Toutes les personnes qui ont eu à consommer les produits Kouakou Louis Kadio ont été satisfaites. Et la dégustation de vendredi était juste une confirmation de plus sur la qualité de ses aliments, de la part des populations.
Les nouveaux ont adhéré au goût, à la composition, la texture, la forme, révélant que ces pains à base de farines locales n’avaient rien à envier aux autres. Certains en ont pris en quantité supérieure pour le faire goûter aux personnes de leur entourage. D’autres ont promis de s’abonner à la boulangerie de Mr Kadio.
Les pains dégustés ont eu un franc succès. Les consommateurs n’ont eu que des éloges à l’endroit des boulangers. « Les pains sont digestes. » pouvait-on recueillir entre autres commentaires. Ravis de cette initiative et de la découverte, ils ont décidé d’encourager et de faire confiance aux artisans locaux ; invitant leurs compatriotes à en faire de même. Plus besoin d’aller chercher ailleurs car « la Côte d’Ivoire dispose de ce qu’il y a de meilleur en matière de produits locaux à consommer. »
Mr Kadio a exhorté ses collègues boulangers à saisir l’opportunité et utiliser les farines locales. Il en a brièvement expliqué les avantages. Si au début ils étaient à 10% d’incorporation de farines locales dans le blé, aujourd’hui ils vont jusqu’à 50% dans la production de certains mets et cakes, ce qui leur fait gagner beaucoup plus. La prochaine étape serait certainement une diversification de recette et une création de recette originale faite à base de farine locale.
La guerre entre la Russie et l’Ukraine n’a pas été que désavantage pour le continent africain en générale. Plusieurs pays conscients de la pénurie ont réalisé qu’ils disposaient de tout ce dont ils ont besoin pour produire des aliments à base de farine. Des gouvernements ont même soutenu de telles initiatives, faisant montre du désir de valorisation du savoir faire local. Alors que la zone de libre-échange est en phase imminente d’implémentation, ce genre de produit mérite largement d’être l’objet de milliers de transactions.
Le consommateurs doit alors comprendre que pour faire prospérer cette industrie locale, il serait important de se tourner vers les artisans locaux et de même, ces derniers devraient élever leur produit aux standards internationaux en termes de packaging et de présentation aux clients.