Ethiopie : Au moins 10 morts dans des frappes aériennes sur Mekele

Civils après l'attaques de Mekele

Mekele bombardée après des attaques le 14 Septembre 2022

Mercredi, aux environs de 4h30 GMT, deux attaques par drones ont frappé une zone résidentielle de Makele, la capitale du Tigré situé dans le Nord de l’Éthiopie. Ces attaques tombent très mal puisqu’elles ont eu lieu seulement quelques jours après que les autorités rebelles ont décidé de négocier avec le gouvernement éthiopien pour la paix.

D’après Kibrom Gebreselassie, un responsable de l’hôpital Ayder, le bilan des attaques est de dix morts et quatorze blessés.

Mekele, une zone de conflit

D’après les autorités rebelles du Tigré, les attaques de mercredi marquent la deuxième rafale de frappes aériennes du gouvernement éthiopien sur Mekele en deux jours.

Mardi dernier, les rebelles accusaient déjà le gouvernement fédéral d’autres bombardements avec drones sur l’Université de Mekele. Le bilan était d’un blessé et plusieurs bâtiments endommagés. Cette fois, le bilan est plus lourd. Les sources de l’hôpital Ayder parlent de 10 morts et une quinzaine de blessés. Mais les informations n’ont pas pu être vérifiées puisque l’accès au Tigré est difficile et les communications sont restreintes à cause de la guerre menée depuis novembre 2021.

Un frein à la paix

Quelques jours avant ces attaques, les autorités rebelles avaient annoncé leur volonté d’engager des pourparlers de paix avec le médiateur désigné par l’UA et leur disposition pour une  » cessation des hostilités immédiate et mutuellement acceptée « 

Une décision surprenante puisque jusqu’à ce dimanche, elles avaient toujours refusé les négociations en prétextant la « proximité » entre Olusegun Obasanjo le médiateur et le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.

Mais, le gouvernement éthiopien qui a toujours prôné la paix et qui s’est toujours dit prêt à communiquer, n’a pas réagi à la déclaration des rebelles, malgré la demande de la communauté internationale, de saisir cette occasion pour faire la paix.

Des accusations mutuelles à n’en plus finir

Il faut dire que concernant la situation du Tigré, autorités rebelles et gouvernement fédéral jouent à un jeu du chat et de la souris. L’un et l’autre camps s’accusent chacun à son tour d’être l’auteur de différentes attaques et se rejettent la responsabilité de la reprise des hostilités.

Les attaques aériennes interviennent après une reprise des combats dans le nord de l’Éthiopie depuis le 24 août. Ce retour à la violence a mis fin à cinq mois de trêve entre l’Éthiopie et ses alliés d’un côté, le TPLF de l’autre. De l’autre côté, les autorités tigréennes accusent l’armée éthiopienne en collaboration avec l’armée érythréenne, d’être les responsables des combats qui ont lieu dans le sud, l’ouest et le nord du Tigré.

Le gouvernement éthiopien, n’a toujours pas répondu aux accusations des bombardements de ces derniers jours. Il assure n’avoir que des cibles militaires au Tigré, et accuse le TPLF de mettre en scène des morts de civils.

Cela fait près de deux ans que le nord de l’Éthiopie est soumis à des violences et attaques mortelles. Tout a commencé en novembre 2020 lorsque sous ordre d’Abiy Ahmed, l’armée fédérale s’est rendue au Tigré dans le but de déloger les autorités dissidentes de la région. Ahmed les accusait d’avoir attaqué des bases militaires. Lors d’une contre-offensive en 2021, les rebelles ont repris le contrôle de la majeure partie de la région et se sont étendus vers Amhara et Afar, avant de se replier vers le Tigré.

Le conflit a déjà poussé plus de deux millions de civils à se déplacer et plongé des centaines de milliers de personnes dans des conditions proches de la famine. La situation ne semble pas être prête à d’améliorer puisqu’avec le retour de la violence, l’acheminement de l’aide humanitaire par voie routière et aérienne vers le Tigré, l’Amhara et l’Afar, a été complètement interrompue.

Abonnez-vous gratuitement à notre bulletin d'information et recevez au quotidien les dernières infos et actualités en Afrique.
Quitter la version mobile