Le président en exercice de l’Union Africaine Macky Sall a rencontré Vladimir Poutine au Sud de la Russie afin de trouver une solution au problème de l’augmentation du prix du blé et des engrais.
« Je suis venu vous voir pour vous demander de prendre conscience que nos pays bien qu’éloignés du théâtre (de la guerre), son victime de cette crise sur le plan économique. » a déclaré Macky SALL.
La gravité de cette situation relève du fait que les deux pays en conflit assurent à eux seuls 30% des exportations de blé. Les pays africains sont concernés car plus de la moitié du blé consommé provient de l’Ukraine or depuis le début de la crise, aucun navire à l’horizon. Les sanctions apposées à la Russie par l’union européenne ont participé à la gravité de la situation.
Pour montrer au président russe sa démarche pacifique et conciliante, Macky Sall a rappelé à ce dernier ne pas être partie prenante à ce conflit et à cet effet souhaite être exempt des répercussions qui en suivent. Il a rappelé qu’au cours du vote organisé par l’ONU, « la majorité des pays africains ont évité de condamner la Russie. »
Une porte de sortie au blocage des exportations de céréales.
Vladimir Poutine a favorablement accueilli l’intervention du président de l’UA et de sa suite. Il a apporté quelques solutions aux problèmes posés en suggérant des alternatives telles que les exportations par le port d’Odessa qui doit toutefois être déminé, par le port de Marioupol ou encore par le Danube et la Biélorussie.
Le président russe tient à rappeler que le blocage des exportations n’est pas de son ressort, ni celui du résultat de la présence de sa flotte de guerre en Ukraine. Le blocage est d’après le Kremlin dû aux sanctions logistiques et financières imposées par l’occident. Vladimir Poutine entend trouver un accord avec la Turquie afin de fluidifier les échanges, même ceux du blé en provenance de l’Ukraine.
L’Afrique prend son destin en main.
Dans sa démarche, le président de l’UA ne compte pas s’arrêter là. Il a promis lors de la rencontre de la CEDEAO au Ghana de se rendre à Kiev afin de trouver un terrain d’entente au milieu de ce conflit.
La démarche de Macky SALL place l’Afrique au centre de ces décisions. L’acte posé par ce dernier montre que l’Afrique est acteur de son développement et peut désormais agir comme tel. Etant allé à l’encontre de plusieurs institutions internationales, l’Afrique a pu se positionner dans le grand échiquier de la scène internationale.
Si cette première appréciation mérite d’être mise en évidence, quelques faits sont encore à déplorer, ou plutôt à ajuster. En effet, la reprise des échanges va ravitailler le contient en céréale et par la même occasion porter préjudice à la vulgarisation des substituts de celles-ci. La plupart des pays africains pour faire face à la crise ont trouvé des alternatives locales au blé. Une reprise des activités d’importation de ces denrées représente un frein à la promotion de la consommation locale.
Pour un effet bénéfique à long terme, le budget mis à disposition pour l’importation des céréales et engrais doit être partagé entre ce post et le financement de ses substituts. C’est-à-dire que les autorités doivent continuer les campagnes de vulgarisation des substituts du blé, soutenir les agriculteurs et financer la transformation. Au cas contraire, les locaux auront du mal avec la concurrence.
Les enjeux sont également grands sur le plan culturel car, la valorisation des intrants locaux permet à l’Afrique de mettre en avant son savoir-faire. Si la baguette française a su séduire, il peut également exister une baguette africaine fait à base de produit du terroir qui porte les marques du continent.
L’opportunité est donnée au continent de faire valoir ses atouts et de se positionner sur la scène internationale sous un angle qui lui est propre.