Le Kenya réduit les subventions sur le carburant jugées trop coûteuses en plus d’être inefficaces. Cette décision a été prise par le président William Ruto dont la réélection a été source de polémique et d’assaut de tout genre. Le mardi 13 septembre dernier, Ruto a prêté serment et a promis au peuple kényan qu’il travaillerait dans le but d’améliorer leurs conditions de vie. Il faut bien croire que, comme tout politique, le nouveau président kényan a du mal à tenir ses promesses.
Jeudi dernier, c’est avec grande surprise que les kényans ont découvert les nouveaux prix de l’essence. Pourtant, Ruto avait annoncé les couleurs lors de son investiture où il a défendu son intention. Après la mesure du président, les prix à la pompe ont augmenté de 12% le litre d’essence.
Le désarroi et l’incrédulité sont les mots d’ordre auprès des usagers et chauffeurs des transports en commun. Avec cette nouvelle mesure, Edgar Choki, un chauffeur de minibus se plaint des pertes au quotidien. Désormais, il doit débourser 10 euros de plus pour sa consommation avoisinant les 30 litres d’essence par jour. Il se dit mécontent et ne comprend pas la précipitation dans le choix du nouveau président.
Tout comme lui, le chauffeur Patrick Akoi se dit déçu, d’autant plus qu’il a fait confiance au programme de Ruto et lui a accordé sa voix lors du dernier scrutin.
Kenya: Contraste entre les promesses de campagne de Ruto et les mesures effectives prises
Au Kenya, l’inflation a atteint 8,5% en août 2022, soit son niveau le plus haut depuis cinq ans. La crainte avec cette augmentation des prix de l’essence, est donc que les prix de tout le reste des produits, notamment les denrées alimentaires, augmentent.
Et si cette nouvelle mesure a dû mal à passer du côté des populations, c’est pour la simple et bonne raison que Ruto a fait de la hausse du pouvoir d’achat, l’un de ses principaux axes de campagne. Lui qui se réjouissait d’avoir réussi à mettre fin au règne des richards qui ne se sentent pas proches du peuple à l’agonie, aurait-il changé de camp seulement quelques jours après avoir eu la victoire qu’il voulait tant ?
Certains pensent qu’il aurait dû attendre un peu avant de se décider, le temps d’évaluer la situation. Pour d’autres, même si cette hausse est un coup dur, il faudrait accorder au nouveau chef d’état le bénéfice du doute et lui laisser un peu de temps avant de juger ses réformes.
William Ruto justifie cette mesure par le coût trop élevé et l’inefficacité des subventions. Depuis sa mise en place en 2021, elle a coûté plus d’un milliards d’euros aux caisses de l’État, soit l’équivalent de 86% des recettes touristiques du pays cette année.
Le nouveau président kényan s’est donné cent jours pour transformer l’économie nationale et faire baisser le coût de la vie. Plus que quelques jours avant de voir si le pari a été réussi.
