Après que le monde a été durement affecté par la pandémie de la COVID-19, la propagation de la variole du singe retient l’attention de tous, précisément celle des scientifiques, surtout depuis qu’elle s’est étendue à l’Europe.
La variole de singe qu’est-ce-que c’est?
Le cours d’introduction aux contextes d’épidémies en Afrique mené par l’OMS en 2020 définit la variole du singe comme « une maladie infectieuse émergente causée par un virus transmis par des animaux infectés, le plus souvent des rongeurs. Elle peut ensuite se propager d’une personne à l’autre, mais la transmission de personne à personne ne peut à elle seule entretenir une éclosion » . « La variole a été éradiquée dans le monde entier en 1980. Cependant, la variole du singe est encore présente sporadiquement dans des régions d’Afrique centrale et occidentale, près des forêts tropicales humides. De manière générale, le taux de létalité dans les épidémies de variole du singe est de 1 à 10 %, mais avec des soins appropriés, la plupart des patients se rétablissent. »
Cependant, près d’une centaine de cas de variole du singe dans douze pays hors des « foyers traditionnels » de la maladie ont été confirmés, samedi, par l’Organisation mondiale de la Santé. Mais, la circulation en Europe, au Canada, aux États-Unis ou encore en Israël, de la variole du singe aussi appelée l’Orthopoxvirose simienne interroge. Les autorités et les scientifiques rappellent que le risque de propagation de ce virus est faible, mais reconnaissent que la chaîne de transmission est très inhabituelle.
Devons nous craindre une nouvelle pandémie ?
« C’est l’apparition de plusieurs cas dans différents pays simultanément. Les données préliminaires font penser à une transmission entre humains plus importante que ce que l’on observait par le passé» , a confié le virologiste à l’Inserm et l’université de Montpellier, spécialiste des virus émergents, Yannick Simonin au HuffPost. Le scientifique estime que « Ces clusters en dehors d’Afrique pourraient être favorisés par le retour à la normale du trafic aérien après le Covid, notamment dans les échanges entre l’Afrique et l’Europe. C’est peut-être l’hypothèse la plus probable».
L’étendue de la transmission est «atypique», a estimé vendredi le directeur de l’OMS pour l’Europe, Hans Kluge, soulignant que «tous les cas récents sauf un n’avaient pas voyagé dans des zones où la variole du singe est endémique». Cette particularité lui fait craindre «que la transmission s’accélère».
Selon M. Simonin, «la situation actuelle pourrait également être due à une nouvelle version du virus de la variole du singe, plus contagieuse ». En effet la variole du singe serait sexuellement transmissible. Elena Andradas, directrice de la santé publique à Madrid, a notamment expliqué que sur les 23 cas confirmés, 22 avaient eu des relations sexuelles ces dernières semaines. Selon Reuters, l’épidémiologiste américain des maladies infectieuses et expert en santé publique David Heyman, qui travaille pour l’OMS, a averti que « le virus semble actuellement se transmettre comme une infection sexuellement transmissible, ce qui a décuplé sa transmission autour du monde ».
Une maladie connue depuis longtemps mais ignorée des scientifiques jusqu’à son arrivée en Europe
Simonin rappelle cependant que: « depuis le début de l’année, en République Démocratie du Congo, on a dénombré 1 284 cas sur une quinzaine de provinces », ayant entraîné 58 décès. La RDC n’est pas le seul pays africain qui fait face à ce virus depuis des années, mais la propagation de la variole du singe est comme la plupart des maladies uniquement prise en considération par les autorités et les scientifiques du monde entier lorsqu’elle touche les occidentaux. En d’autres termes la variole du singe n’était pas une maladie importante ni inquiétante tant qu’elle ne concernait que les africains. Maintenant que des occidentaux sont touchés tout doit être mis en œuvre pour éviter sa propagation.