Le paludisme, l’un des plus grands fléaux en matière de santé dans le continent, aurait-il enfin trouvé un vaccin efficace ? Nous n’en sommes pas encore là mais, à en croire les récentes recherches, nous sommes sur la bonne voie dans la lutte contre cette maladie.
D’après des recherches menées sur le continent, une dose unique d’un médicament expérimental protégerait les adultes contre la maladie pendant au moins 6 mois.
À la découverte de l’anticorps expérimental
Il s’agit d’un médicament mis au point par des chercheurs de l’Institut national de la santé des États-Unis dont les recherches ont été publiées lundi dans le New England Journal of Medicine et présentées lors d’une réunion médicale à Seattle. Cet anticorps a été développé à partir d’un anticorps prélevé sur un volontaire ayant reçu un vaccin contre le paludisme et administré par voie intraveineuse.
Malgré la difficulté de réalisation à grande échelle de cette méthode, les résultats ont été très encourageants. Si bien qu’ils ont laissé présager une version à administrer par injection. Cette version est actuellement en phase de tests préliminaires auprès de nourrissons, d’enfants et d’adultes.
S’agissant du mode de fonctionnement, il faut savoir que l‘anticorps agit en brisant le cycle de vie du parasite, qui se propage par les piqûres de moustiques. Il cible les parasites immatures avant qu’ils ne pénètrent dans le foie où ils peuvent mûrir et se multiplier.
Résultats des tests effectués au Mali
Pour cette nouvelle étude, il fallait donner aux gens une forte dose d’anticorps anti-paludisme fabriqués en laboratoire au lieu de compter sur le système immunitaire pour produire suffisamment de ces mêmes inhibiteurs d’infection après la vaccination.
La recherche a été menée sur 330 adultes maliens qui ont reçu soit l’une des deux doses d’anticorps différentes, soit une perfusion factice. Les infections ont été détectées par un test sanguin chez 20 personnes ayant reçu la dose la plus élevée, 39 personnes ayant reçu la dose la plus faible et 86 personnes ayant reçu le placebo. La dose la plus élevée a été efficace à 88%, par rapport au placebo. La dose inférieure était efficace à 75%.
Selon d’autres recherches, les habitants de ces villages sont piqués par des moustiques infectés en moyenne deux fois par jour, durant la saison de la maladie. Tous les adultes participant aux recherches ont été soumis à un test de dépistage du paludisme toutes les deux semaines pendant 24 semaines. Tous ceux qui sont tombés malades ont été traités.
La lutte contre le paludisme : Enfin de bonnes nouvelles ?
Le paludisme avec des chiffres ce sont plus de 620 000 personnes tuées en 2020 et 241 millions de malades. Il s’agit principalement d’enfants âgés de moins de 5 ans en Afrique. L’OMS a déployé le premier vaccin autorisé contre le paludisme pour les enfants, mais son efficacité est d’environ 30% et il nécessite quatre doses.
Quant au nouveau vaccin, le Dr Kassoum Kayenta de l‘Université des sciences, techniques et technologies de Bamako, qui a contribué à diriger l’étude dans les villages de Kalifabougou et de Torodo, a déclaré que :« Le vaccin disponible ne protège pas suffisamment de personnes ».
Cependant avec ce nouveau vaccin, la protection pourrait durer pendant les quelques mois d’une saison de paludisme. Sachant qu’à lui seul, il n’est pas suffisant, le but c’est de l’utiliser à l’avenir avec les autres méthodes de prévention existant déjà contre la maladie. Il s’agit notamment des pilules antipaludiques, des moustiquaires et des vaccins.
Pour le moment, le coût de cet anticorps est incertain, mais selon une estimation, les anticorps fabriqués en laboratoire pourraient être administrés pour un coût aussi faible que 5 dollars par enfant et par saison de paludisme.
Pour le Dr Johanna Daily de l’Albert Einstein College of Medicine de New York, la bonne nouvelle est que nous disposons à présent d’une autre thérapie basée sur le système immunitaire pour tenter de contrôler le paludisme.