L’Ouganda fait face à une épidémie d’Ebola, 4 personnes ont déjà perdu la vie. Le bilan ne cesse de s’alourdir car il s’agit de 16 personnes frappées par le virus et de 18 autres cas suspects. Les autorités sanitaires craignent la propagation de l’épidémie. L’Afrique est-elle prête pour une nouvelle catastrophe ? Avant que l’épidémie ne soit hors de contrôle, il est important pour les gouvernements d’acter la prévention et pour l’Ouganda de prendre des mesures idoines.
Ebola est une fièvre hémorragique contagieuse et mortelle. Elle a été identifiée pour la première fois en 1976 dans l’ancien Zaïre devenu aujourd’hui RDC. La fièvre Ebola est un virus dont l’hôte est la chauve-souris. En Afrique, une série d’épidémies a suivi depuis sa découverte, faisant environ 15 000 morts. Entre 2013 et 2016, l’Afrique de l’Ouest a connu la pire épidémie, qui a tué plus de 11 300 personnes. Entre 2018 et 2020, la souche Ebola Zaïre a fait près de 2 300 victimes en RDC.
L’Ouganda en proie une nouvelle fois au virus Ebola
C’est en 2019 que l’Ouganda connaît l’épidémie d’Ebola Zaïre. Alors que la RDC luttait contre une vaste épidémie dans le nord-est, le virus a réussi à s’exporter vers le pays voisin. Le virus Ebola est très dangereux, selon l’OMS, son taux de mortalité va jusqu’à 90% dans certaines épidémies.
D’après l’OMS, la souche Ebola Soudan contrairement à la souche Zaïre, est moins transmissible et a présenté un taux de mortalité plus faible lors de précédentes épidémies.
Si les autorités sont craintives en Ouganda, c’est parce qu’aujourd’hui l’épidémie s’est étendue sur 3 districts, tous situés dans le centre du pays. Pire encore, une propagation de la maladie voudrait dire qu’il s’agirait d’une souche pour laquelle aucun vaccin n’a encore été trouvé jusqu’ici.
En début de mois de septembre, les autorités sanitaires ont déclaré une épidémie attribuée à la souche relativement rare Ebola Soudan dans le district de Mubende. Et cette semaine, un jeune homme de 24 ans est décédé, devenant ainsi la première victime.
Malgré qu’il existe plusieurs médicaments expérimentaux en cours de développement et que des milliers de personnes aient déjà reçu le vaccin en RDC et dans certains pays voisins, il n’existe pas, à l’heure actuelle, de médicament homologué pour la prévention ou le traitement d’Ebola.
Les symptômes de la fièvre Ebola sont entre autres la faiblesse corporelle intense, des douleurs musculaires, des maux de tête et de gorge, des vomissements, des diarrhées et des éruptions cutanées.
Face à la propagation du virus, l’Ouganda joue la carte de la prudence
Étant donné que les épidémies sont difficiles à contenir, surtout en milieu urbain et sachant que la transmission humaine du virus se fait principalement par les fluides corporels, les autorités ont mis en place un mécanisme de prévention de contamination.
La porte-parole du ministère de la Santé, Emma Ainebyoona a annoncé qu’il y aurait des restrictions de voyage pour les travaux non essentiels et une interdiction des grands rassemblements publics à Mubende, même si les personnes infectées ne deviennent contagieuses qu’à l’apparition des symptômes, soit après une période d’incubation de deux à 21 jours.
Dimanche, le ministère de la santé a déclaré que des équipes de réponse rapide étaient sur le terrain et continuaient à répertorier et suivre les contacts des cas confirmés. Cependant, il a appelé à une vigilance accrue de la part des populations. Plus que jamais, il faut suivre les mesures établies et veiller à son bien-être et celui des personnes autour de soi.