Le Bénin reçoit un accompagnement de 167 milliards FCFA de l’UE pour le financement du PAG

Le Bénin reçoit un accompagnement de 167 milliards FCFA de l’UE pour le financement du PAG Actualité & Info | Éditions Afrique

Le Bénin a reçu de l’union européenne une enveloppe de 167 milliards de FCFA en guise d’appui au programme d’action du gouvernement (PAG) 2021-2026.  Cet accompagnement a été finalisé au cours de la 7éme édition du dialogue politique entre le Bénin et l’Union européenne le 30 juin à Cotonou. Alors que les pays africains demandaient d’être traité en partenaire par l’UE, ce recours à l’aide apparait tel un signal contradictoire qui ne vient que renforcer la position de demandeur qu’occupe le continent sur la scène internationale.

Le Bénin et l’Union européenne entretiennent des rapports de coopérations fondés sur le dialogue politique, le développement durable et le renforcement des relations économiques et commerciales. L’action du gouvernement béninois est axée autour d’un programme dont l’objectif de rehausser les standards nationaux à l’horizon 2026.

Les 03 piliers du PAG béninois

Le programme d’actions du gouvernement béninois est soutenu par 03 piliers bien élaborés allant du changement de mentalité à la mise en œuvre de grands projets structurants. D’après le contenu du document de présentation dudit programme, le premier pilier vise un changement de mentalité et du rapport à l’État : Nouvel état d’esprit de la population et de la classe politique en matière de bonne gouvernance, renforcement de l’unité nationale, affirmation de l’autorité de l’Etat et crédibilité de l’Etat.

Le second pilier consiste en la relance de l’économie avec des investissements massifs dans les secteurs porteurs de croissance, la bonne gestion des finances publiques, la mise en place des infrastructures de base indispensables au développement socioéconomique, la reconstruction de l’école béninoise et la valorisation de l’art, de la culture et de l’artisanat.

Le troisième pilier quant à lui conduira à une transformation structurelle de l’économie il s’agit : du démarrage de grands projets structurants dans toutes les Communes, de la reconstruction du système de santé et l’amélioration progressive des conditions de vie des populations.

Les retombées prévisionnelles du programme à l’horizon 2026

Le coût global du programme s’élève à 12 001 milliards de dollars. Cet investissement permettra d’atteindre un niveau de croissance annuelle de 8.5%, et créer 1 300 000 emplois directs et indirects. Le programme vise également l’accroissement du volume des investissements. En 2026, ce volume constituera 32.4% du PIB dont, 26% concerne les investisseurs privés et 6.4% ceux du public.

Le gouvernement entend également à terme accroître ses revenus fiscaux de 14.2% et non fiscaux de 1.8%. Le taux moyen d’inflation est fixé à 2%, tandis que la dette nominale constituera 38.1% du PIB. Le financement de ce programme est réparti entre les contributions, les dons et aides, les prêts et les investissements.

Accord de Cotonou : UE-Bénin, une relation vielle de plus d’une décennie.

Ce programme qui a été fixé après la pandémie n’a pas anticipé la crise russo-ukrainienne qui pèse sur le monde actuellement. La cherté de la vie induite par la hausse du prix des céréales et des hydrocarbures entre autres augmente le besoin dans le pays.

Les fonds mis à disposition par l’union européenne permettront de financer cette autre phase du PAG et ainsi conduire le pays sur les sentiers de la croissance. Les relations entre ses deux entités sont régies par l’article 8 de l’accord de Cotonou.

Les relations entre l’occident et les pays africains ne sont pas toujours perçus du bon œil. La scène des relations internationales est le lieu du jeu d’intérêt égoïste des parties, ce qui signifie que, l’accompagnement de l’UE ne saurait être de l’altruisme.

L’aide et l’accompagnement : les nouvelles monnaies de change de l’indépendance africaine.

Alors que les leaders africains présents lors du sommet UE-UA mettaient en avant le désir d’être considéré comme partenaires et non comme nécessiteux, les aides que reçoivent les gouvernements africains renvoient des signaux contradictoires.

Rappelons que l’UE a été frappée par la crise entre la Russie et l’Ukraine à plusieurs égards. A côté de la flambée des prix, la zone a perdu son principal fournisseur de gaz, indispensable pour le bon fonctionnement de l’économie, elle a dû gérer le flux de migrants ukrainien. L’UE est actuellement à la recherche de nouveaux débouchés et de nouveaux partenaires commerciaux.

Cette relation entre l’UE et les pays africains place l’Afrique dans une position de faiblesse. De ce fait, comment ces derniers pourront lever le cou alors que les puissances occidentales financent leurs activités. Le récent massacre raciste à la frontière entre le Maroc et l’Espagne est une preuve de la complaisance des États africains du fait des financements extérieurs.

Cet évènement n’a été mis en lumière de manière officielle par aucune voix autorisée, ceci rappelant également la gestion des réfugiés africains du fait de la guerre en Ukraine. Les populations semblent ne plus être le centre névralgique des discussions de l’État, contrairement aux questions de coup d’État et d’autres enjeux politiques aux apparences d’intérêt public.

Le choc est encore plus intense quand l’on constate que c’est un pays africain, membre de l’union africaine, qui traite les siens comme du bétail, du fait que l’Espagne ait finalement reconnu le Sahara occidental comme propriété marocaine. Ceci est d’autant plus lorsque l’on considère le fait qu’après l’Espagne ait accueilli l’ennemi numéro 1 du gouvernement marocain, ces derniers avaient expressément laissé passer les migrants.

Les aides et les accompagnements que reçoivent les pays africains financent non pas leur développement, mais leur asservissement. L’Union Africaine devra prendre la situation en main, afin de se positionner comme plaque tournante de toutes questions mettant en jeu le bien-être de l’Afrique. Un proverbe africain qui dit « on ne mord pas la main qui nous nourrit » illustre la situation actuelle de l’Afrique vis-à-vis de l’extérieur.

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