Les promesses du Japon à l’Afrique à l’issu du TICAD 8

Les promesses du Japon à l'Afrique à l'issu du TICAD 8 Actualité & Info | Éditions Afrique

L’Afrique n’a pas fini d’essayer de se sortir du bourbier dans lequel l’ont plongé la pandémie de Covid-19 et la crise russo-ukrainienne. Malgré un important potentiel de croissance caractérisé par sa population jeune grandissante, le continent fait face à des problèmes socioéconomiques qu’il doit résoudre. Pour y parvenir, de nombreux pays jugent primordial pour l’Afrique de se tourner vers des partenaires à même de pouvoir l’aider à utiliser au mieux, ce potentiel. C’est dans ce cadre que s’inscrit cette nouvelle collaboration avec le Japon.

En effet, le Japon compte mobiliser des fonds en faveur du continent africain durant les trois années à venir dans le but de « renforcer le partenariat » qui les lie et d’assurer un développement durable et résilient en Afrique.

Les engagements du Japon

D’après le premier ministre japonais Fumio Kishida, le Japon promet à l’Afrique : « Une coopération au développement autonome du continent sur un pied d’égalité ». Cette coopération sera principalement axée sur l’investissement dans les ressources humaines et l’innovation du secteur privé.

Lors du Ticad 8, le Japon a fait une liste des actions qu’il entend entamer dans le continent. Kishida qui a participé en visioconférence, a noté que les dirigeants africains semblaient être convaincus par l’utilité et l’efficacité du développement à travers les ressources humaines.

Ainsi, le pays entend améliorer la résilience du continent en investissant dans le capital humain, mais également en renforçant le partenariat public-privé en faveur d’un développement durable en Afrique. Il dit aussi vouloir soutenir les start-up et la collaboration entre les entreprises japonaises et africaines et améliorer la résilience économique et sociale du continent africain, afin d’y favoriser une croissance de qualité.

Kishida a annoncé une mobilisation de 30 milliards de dollars par les secteurs public et privé japonais au profit du continent africain, durant les trois prochaines années. Les six initiatives qui bénéficieront aux pays africains sont : l’initiative verte, soit un fonds de 4 milliards de dollars débloqué pour la croissance de l’Afrique; un fonds de 10 milliards de yens pour soutenir les start-up; un programme de formation des ressources humaines qui concernera 300.000 africains.

Il y a également un projet en partenariat avec la BAD s’élevant à 5 milliards de yens, pour assurer une croissance inclusive du secteur privé; un apport de fonds supplémentaire de 1,8 milliard de dollars pour la lutte contre les maladies infectieuses; une enveloppe de 130 millions de dollars pour la mise en œuvre des mesures d’urgence visant à lutter contre la crise alimentaire et un cofinancement avec la BAD d’une valeur de 300 millions de dollars pour améliorer les capacités de production du continent.

La déclaration de Tunis

Macky Sall en sa qualité de président de l’UA, a qualifié la déclaration de la Ticad de Tunis, de « très bonne synthèse qui prend en charge les priorités du continent ». Celle-ci s’articule autour de trois piliers qui tracent les axes de partenariat entre le Japon et l’Afrique qui sont la transformation structurelle par une croissance économique et un développement social durables, le renforcement de la résilience du continent et la réalisation de la paix et de la stabilité.

Pour Sall, la priorité désormais est de s’aligner sur la déclaration de Tunis et sur le plan d’action de Yokohama qui a été actualisé après la crise du Covid. Il est tout aussi important que les procédures de décaissement suivent afin que les pays africains puissent atteindre les objectifs tracés.

Outre les ressources humaines, Sall a rappelé l’importance capitale de l’investissement dans les secteurs de l’énergie et de la communication, qui est un élément indispensable à l’intégration économique de l’Afrique. Sall a profité de l’occasion pour réitérer son appel en faveur de la réallocation des droits de tirage spéciaux DTS au profit des pays africains ; disant que les pays riches doivent accepter cette réallocation et travailler avec l’UA sur la problématique de la dette, « soit sous forme de rééchelonnement, d’annulation, ou d’une adaptation à la sortie de cette double crise que nous traversons », a-t-il indiqué.

Parlant du troisième pilier de la déclaration de Tunis à savoir la paix et de la stabilité, M. Sall a plaidé en faveur d’une réponse globale face à un péril global, « l’Afrique étant le ventre mou du terrorisme international ». Il a souligné que les pays contributeurs doivent mettre la main à la poche pour financer les forces en Afrique qui prennent en charge la lutte contre le terrorisme.

Le point de vue tunisien

Kais Saïed a également pris la parole lors de la clôture des travaux de la Ticad 8. Le président tunisien a déclaré que les solutions apportées aux problèmes continentaux actuels, doivent être axées sur une approche globale et inclusive au lieu de n’être que des solutions conjoncturelles.

Saïed a évoqué la dette du continent et a renouvelé sa demande pour la conversion de la dette des pays africains en des projets de développement et à la restitution des fonds spoliés aux pays africains. Il a aussi appelé à l’instauration d’une justice entre pays, mais aussi dans les pays. S’agissant des fléaux que sont le terrorisme et la violence, Saïed a affirmé que le seul et le meilleur moyen d’endiguer ces phénomènes meurtriers est de promouvoir l’éducation.

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