Sénégal: Des zones humides et sites touristiques menacés de disparition

Sénégal: Des zones humides et sites touristiques menacés de disparition Actualité & Info | Éditions Afrique

Plusieurs zones humides du Sénégal sont en danger du fait des nombreuses activités humaines et autres incidents climatiques qui agissent comme des facteurs dangereux pour la survie de ces importants sites touristiques. Des experts, accompagnés des ministres concernés par ces problèmes ont tenu une réunion de réflexion afin de trouver et apporter des solutions efficaces.

Le Lac Rose, le Technopole de Pikine ainsi que la forêt classée Mbao sont les 3 principaux concernés par cette menace de disparition.

La situation inquiétante du Lac Rose

Entre les activités humaines telles que l’occupation illégale, la présence des eaux de pluie et de ruissellement et des eaux usées, l’urgence de la situation dans laquelle sont plongés ces lieux touristiques n’est plus du tout à démontrer, surtout au vu du cri d’alerte lancé par les populations y travaillant.

En effet, il s’agit là de lieux importants tant pour les activités génératrices de revenus auxquelles s’adonnent les sénégalais. S’agissant du lac Rose, il sert notamment à l’extraction et la commercialisation du sel ; il est un site touristique dont la notoriété n’est plus à démontrer et donc, une source de revenus pour les guides touristiques et piroguiers qui assurent les excursions dans les cours d’eau ; ainsi que les hôteliers qui travaillent dans le secteur, désormais lui aussi menacé.

Mais à cause des eaux de pluie qui ont envahi le lac, il a perdu sa couleur d’où lui vient son nom. Une perte déjà non négligeable puisqu’il est question de l’une des attractions principales du lac. Une autre cause de cette menace est la forte présence des eaux de pluie de l’hivernage précédent qui risquent être encore plus dangereux une fois que les conséquences liées au changement climatique impacteront le Sénégal.

L’urbanisation, un ennemi commun

En dehors des pluies, l’autre facteur important qui met à mal la survie des zones humides sénégalaises est l’urbanisation croissante et non contrôlée qui sévit dans la région de Dakar. À cause de ce phénomène, tous les espaces, et même ceux non constructibles, reçoivent l’autorisation d’être occupés. Ce qui menace non seulement le lac Rose mais aussi le Technopole de Dakar et la forêt Mbao.

En ce qui concerne le Technopole, c’est l’une des principales zones humides de la presque Île du Cap-Vert. Elle est caractérisée par la présence de différentes espèces de flore, de faune et avifaune. Seulement, la convoitise foncière, caractérisée par les « prédateurs fonciers » véreux qui se sont donné le droit de délimiter les zones d’occupation, l’a rendu invivable pour ces espèces. Tout comme le maraichage, son écosystème, sa biodiversité mais aussi les activités qui y ont lieu, sont menacés.

Également menacée, la forêt classée de Mbao croule sous le poids de l’exploitation abusive. Entre le projet du Train Express Régional, l’autoroute à péage et tous les autres aménagements qui y sont faits, et le dépôt des eaux de pluie en provenance de la zone de Keur Massar, la situation de ce site est elle aussi, peu enviable.

La présence des eaux toute l’année a de graves conséquences sur la flore avec les arbres qui se meurent continuellement à cause de ces eaux verdâtres qui inondent une bonne partie de leurs troncs depuis au moins trois ans ; sans oublier les activités agricoles qui ressentent aussi cette présence hydrique. Tout ceci a rendu la zone inhabitable, mais certainement pas pour les délinquants qui y ont trouvé un lieu de refuge après avoir commis leurs forfaits.

Les solutions envisagées

Pour le moment, la gestion de la forêt pose des problèmes puisque seules des solutions provisoires y sont apportées et ce, uniquement pendant une certaine période comme en hivernage, pour faciliter le ruissèlement des eaux.

Quant au Lac Rose, les différents ministres concernés par sa gestion, notamment le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique et celui de l’Eau et de l’Assainissement, ont co-présidé un Comité régional de développement (CRD) sur la situation de cours d’eau qui a reçu cet hivernage, une importante quantité d’eau de ruissellement.

Ainsi, après leur rencontre tenue à Diamniadio mardi, des experts et universitaires conviés à réfléchir sur les solutions, vont tirer des conclusions sur l’état actuel des lieux. Lesquelles conclusions seront transmises au président Macky Sall, à qui reviendra la prise de décision de salutaire.

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