Sénégal : La BAD octroie un prêt de 25 milliards de FCFA pour le projet de développement de l’élevage

Sénégal : La BAD octroie un prêt de 25 milliards de FCFA pour le projet de développement de l'élevage Actualité & Info | Éditions Afrique

Avec l’appui financier dont il vient de bénéficier de la BAD, le Sénégal va pouvoir lancer la première phase du Programme national d’appui au développement intégré de l’élevage.

Le prêt d’une valeur de 39,30 millions d’euros a été effectué vendredi dernier à Abidjan par le conseil d’administration de la banque. L’objectif principal du projet est d’améliorer la production et la productivité du cheptel pour un meilleur approvisionnement en quantité et en qualité de la viande et du lait pour les futures unités industrielles.

Un grand prêt pour un projet ambitieux

Le montant du prêt octroyé par la BAD pourrait sembler énorme, mais au vu de tout ce qu’il y a à faire pour relever et développer le secteur de l’élevage au Sénégal, rien de plus normal. Pour rappel, à la date du 31 juillet 2022, le portefeuille actif du Groupe de la Banque africaine de développement au Sénégal comprenait 29 opérations, pour un financement total de 2,3 milliards d’euros.

Selon Marie-Laure Akin-Olugbade, la directrice générale pour l’Afrique de l’Ouest et vice-présidente par intérim du Groupe de la Banque africaine de développement, chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services, le but de ce programme sera l’identification et la mise en œuvre des synergies nécessaires avec les projets de Zones spéciales de transformation agro-industrielles, particulièrement le projet d’agropole Nord, dans lequel la filière élevage est prioritaire.

Ce projet va intervenir dans les régions de Diourbel, Louga, Kaolack, Kolda, Dakar, Thiès, Fatick, Kaffrine, Sédhiou et Ziguinchor avec un accent sera mis sur les chaînes de valeur lait, viande et miel. Quelques 32 000 acteurs des chaînes de valeur, dont 16 000 femmes et jeunes, vont bénéficier du programme.

Santé, bétail et technologie

Avec l'appui financier dont il vient de bénéficier de la BAD, le Sénégal va pouvoir lancer la première phase du Programme national d'appui au développement intégré de l'élevage.

Ce programme va également s’attaquer à d’autres aspects favorisant le développement de l’élevage, notamment la politique sanitaire et vétérinaire. En effet, avec ce programme, ce sont 5 campagnes de vaccination contre les maladies animales qui seront menées. Par ailleurs, le Sénégal compte développer un vaccin bivalent contre la maladie de Newcastle et la variole aviaire.

Afin de mener à bien ce projet, six laboratoires régionaux de diagnostic à savoir celui de Kaolack, Linguère, Matam, Tambacounda, Kédougou et Kolda, vont bénéficier d’une réhabilitation et de nouveaux équipements modernes. S’agissant de la main d’œuvre, 30 agents vont être formés au système national de surveillance épidémiologique et 75 autres aux contrôles des denrées alimentaires d’origine animale.

Pour l’évolution du fourrage, le programme pourra augmenter la disponibilité de disponibilité de biomasse végétale de qualité en accompagnant. Ainsi, dix producteurs de semences fourragères seront certifiées, une ferme de production fourragère de 50 hectares pour l’incubation des jeunes et des femmes sera créée à Nguékhokh dans le département de Mbour et 100 autres hectares seront mis à la disposition des entrepreneurs fourragères. La construction d’une vingtaine d’unités de densification et de compaction de fourrages pour les jeunes et les femmes ainsi que 20 unités de fabrique d’aliments de bétail et de volaille, est également prévue.

Quant à l’aspect technologique, le programme entend de promouvoir l’innovation en créant 30 mini-fermes laitières dotées d’un bio digesteur pour la valorisation des déjections animales par la production du biogaz ainsi que 12 plateformes modernes d’embouche bovine, qui sont des centres équipés d’infrastructures permettant d’engraisser des animaux maigres destinés à la boucherie. Les élevages ovin naisseur, laitier et porcin, ainsi que l’embouche ovine pourront compter sur la mise en place d’une ligne de crédit afin de soutenir leur progression.

Pour finir, le programme a prévu la construction et l’équipement de trois marchés à bétail, trois mini-unités d’abattage et de conditionnement de volailles. Un projet important puisqu’il permettra également de créer plusieurs emplois. Nous parlons là des 2 500 transformateurs qui seront formés aux normes sanitaires aux métiers de boucheries, charcuteries et rôtisserie ainsi qu’à la production de produits différenciés notamment les jambons, saucisses, saucissons et pâtés.

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