Sénégal : L’ONAS expose ses actions dans le cadre lutte contre les inondations

Sénégal : L'ONAS expose ses actions dans le cadre lutte contre les inondations Actualité & Info | Éditions Afrique

Dakar se noie et ses environs aussi. Depuis mercredi dernier, la capitale sénégalaise et plusieurs autres localités du pays sont victimes de fortes pluies quasiment sans fin qui causent énormément de dégâts. Face à cette situation, l’office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), a fait part de ses actions face aux inondations.

Les actions de l’ONAS sont en réponse aux interrogations sur les impacts des nombreux projets à coûts de centaines de milliards investis pour endiguer ces catastrophes naturelles.

Les actions de l’ONAS

À travers un document partagé par son directeur général Ababakar Mbaye et publié par la rédaction du Sud Quotidien, le constat de l’ONAS au sujet des inondations et des dégâts causés à Dakar est que : « Partout où il y a des ouvrages, les conséquences des inondations se sont atténuées ». D’après ce document dans lequel sont révélées les actions de l’organisation face aux inondations, on peut lire que l’objectif s’étend sur plusieurs points :

Pour continuer à faire son travail, Ababakar Mbaye demande l’augmentation des ressources financières allouées à l’ONAS, en expliquant que la redevance assainissement couvre les coûts de l’exploitation. Ce qui n’est pas faisable pour l’ONAS qui a aujourd’hui un patrimoine avec beaucoup plus d’ouvrages qu’il y a 10 ans. Par conséquent, il faut plus de ressources financières pour l’entretien et la maintenance. « Nous avons élaboré des Plans directeurs d’assainissement pour d’autres villes. Nous devons mobiliser plus de ressources financières des ouvrages dans d’autres villes. L’assainissement est un déterminant de la santé. Le retour d’investissement n’est pas quantifiable pour un pays. » A-t-il déclaré.

Des progrès crescendo

S’agissant des ouvrages, M. Mbaye a déclaré qu’il était impossible pour eux d’évacuer d’un seul coup, toutes les eaux pluviales recueillies sur un site. Il a expliqué que ce qui fait la pluie, c’est sa durée et son intensité et a souligné que généralement après une forte pluie tombée en un temps relativement court, il faut un certain temps pour que les ouvrages puissent évacuer les eaux.

En ce qui concerne les fortes pluies de mercredi dernier, Mbaye a révélé que l’ONAS a intensifié les opérations de pompage dans différents points-bas aussi bien à Dakar qu’à l’intérieur du pays, avec un renforcement de l’effectif qui compte désormais 200 jeunes, qui travaille mnt 24h/24. Dans les zones de Thiès, Tivaouane, Saint-Louis, des électropompes de grande puissance, qui jouent un grand rôle sur la réduction des inondations, ont déjà été déployées. « C’est vrai que parfois le rythme d’évacuation peut sembler un peu lent, mais la remarque globale, c’est que quelque temps après, les eaux sont évacuées » a-t-il assuré.

Des progrès qui se font donc au fur et à mesure, puisqu’actuellement, lorsqu’il pleut, les usagers continuent à emprunter la RN1, et les autres grandes artères. L’eau ne reste pas dans les voies principales durant des heures. Ce qui n’était pas le cas avant 2013, où les populations des quartiers Djeddah Thiaroye Kao, Médina Gounass, Wakhnane Nimzatt, Dalifort, Cité Soleil, vivaient dans l’eau durant au moins 6 mois.

Pour montrer l’efficacité des ouvrages, Mbaye affirme que depuis quelques années, il y a moins de personnes qui déménagent à cause des inondations, comme c’était le cas avant 2013 où de nombreux sinistrés ont été relogés à la Cité Niaga, Tawfekh. Par ailleurs, Dakar n’a plus connu de retard d’ouverture d’une école à cause de son occupation par les sinistrés. Il note aussi que l’impact des inondations a nettement diminué dans des villes comme Kaolack, Kaffrine, Nioro, Sédhiou et Saint-Louis.

En somme, pour Mbaye, nous pouvons dire que les ouvrages ont permis d’abréger la souffrance des anciennes victimes des inondations. Afin d’étendre les ouvrages sur d’autres zones touchées, l’Etat a entamé la construction de grandes canalisations à Keur-Massar qui est devenu le nouvel épicentre des inondations.

Les défis et les solutions de l’ONAS

Dans son document, l’ONAS ne faisait pas qu’un bilan positif de la situation et de son apport dans la lutte contre les inondations. L’organisation a également dressé une liste des problèmes auxquels elle fait face. Parmi les principales causes du mauvais fonctionnement de leurs réseaux, Mbaye a déploré « l’obstruction des canalisations », le « sabotage des ouvrages », « l’ensablement », « les déchets solides », « les branchements clandestins », sans oublier « le vol des plaques des regards ».

Pour répondre aux inondations, l’ONAS a procédé à un certain nombre de mesures dans les différentes villes du pays. Le « curage des canalisations de plusieurs villes de l’intérieur », comme Kaolack, Saint-Louis, Diourbel, Touba, Louga. La « mise en service des ouvrages » à Kaffrine, Tambacounda et Matam. Le « renforcement de la capacité de stockage » de la station de Keur Niang (Touba) et du système d’évacuation des eaux d’une manière générale. En plus du renforcement du système de Keur Niang, l’ONAS compte construire d’autres bassins.

Une autre solution est l’accès à l’assainissement autonome qu’il faut accélérer. L’ONAS demande à « mettre un terme à l’occupation des bas-fonds » et à « imposer aux promoteurs immobiliers la construction des ouvrages de canalisation avant la construction des logements ».

Les projets pour lutter contre les inondations ne sont pas le combat de l’ONAS uniquement. La gestion de ce problème est une affaire de tous. Entre l‘Agence de développement municipal (Adm), la Direction de la gestion des inondations (Dgpi) du ministère de l’Eau et de l’Assainissement, les Services d’hygiène et les collectivités locales, tous les sénégalais doivent mettre la main à la pâte afin de faire avancer les progrès qui bénéficient à tous. A Dakar, où l’Etat a fait beaucoup d’investissement, nous avons noté des changements au Cices, Nord Foire, à Grand Yoff, à Dalifort, à la Cité Soleil et environs, à Pikine, à Guédiawaye.

Différents acteurs interviennent dans la gestion des inondations : ONAS l’Agence de développement municipal (Adm), la Direction de la gestion des inondations (Dgpi) du ministère de l’Eau et de l’Assainissement, les Services d’hygiène et les collectivités locales.

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