Tchad : Climat tendu à l’occasion de l’élection du présidium du Dialogue National Inclusif

Tchad : Climat tendu à l'occasion de l'élection du présidium du Dialogue National Inclusif Actualité & Info | Éditions Afrique

Le 20 août dernier, le chef de la junte, Mahamat Idris Déby Itno, donnait le coup d’envoi du dialogue national inclusif à N’djamena la capitale. Ce dialogue dont le but est d’arriver à des élections libres et démocratiques et le transfert des pouvoirs aux civils, a été boycotté par certains groupes armés et membres de la société civile. Cependant et malgré les protestations, la tenue du dialogue est restée maintenue. Un dialogue qui ne s’annonce pourtant pas facile puisque même l’élection de l’instance chargée de diriger les travaux du dialogue, s’est déroulée dans une ambiance agitée.

Pour intégrer le présidium composé de 21 membres, plus de 500 personnes sur les 1400 délégués du dialogue, se sont portées candidates. Ces personnes ont été désignées par les membres du comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI).

Election du présidium et contestations

Le chef du présidium a été annoncé par Saleh Kebzabo, le premier vice-président du CODNI. Il s’agit de Gali Ngothé Gatta, candidat à la présidentielle en 2016 face à l’ancien chef de l’État Idriss Déby Itno. Kebzabo a déclaré à l’AFP que Gatta, fort de son expérience en tant qu’homme politique et ancien ministre, était l’homme de la situation.

À la suite de l’annonce de la composition du bureau du présidium, de nombreux délégués se sont indignés et ont protesté. Pour y répondre, Kebzabo a indiqué qu’il leur avait été reproché de ne pas avoir intégré assez d’arabisants dans la liste.

Gilbert Maoundonodji, membre de la société civile a déclaré que lui et ses camarades, n’étaient pas d’accord avec la mise sur pied de ce bureau et a annoncé leur non-participation au dialogue si Mahamat Déby ne remédiait pas à la situation.

Pour Djerandi Laguerre Dionro, le dialogue est biaisé d’avance puisqu’à part Gatta, les autres membres du présidium sont du même bord politique. Le porte-parole de 11 fédérations professionnelles qui participaient au dialogue, a expliqué que c’était la raison pour laquelle ils ont décidé de quitter le dialogue, qui d’après lui, est en réalité un monologue.

Samedi, d’autres petits partis politiques ont fait un communiqué dans lequel ils ont menacé de se retirer du dialogue. Ils ont dénoncé des manœuvres visant à saper la réussite de ce dialogue tant attendu par le peuple tchadien.

Le programme du dialogue

Le Dialogue National Inclusif a été initié par Mahamat Idriss Déby Itno arrivé au pouvoir en avril 2021 après le décès de son père Idriss Déby, mort au front contre des rebelles. À l’origine de ce dialogue, un moyen de satisfaire le peuple tchadien sans passer par les armes, en leur assurant le retour du pouvoir aux civils après la période de transition.

Les travaux du dialogue national inclusif doivent débuter le 30 août pour se terminer le 20 septembre, avec une cérémonie de clôture. Les thèmes abordés tourneront autour des questions de paix, de réconciliation nationale et de libertés fondamentales.

Lorsqu’il prenait la tête du pays, Mahamat Déby avait promis de ne pas se représenter à l’élection organisée à la fin de la période de transition censée être en octobre. Cependant, en juin 2021, il a lui-même rompu ses promesses en envisageant une prolongation de 18 mois de la transition et en remettant son « destin » à « Dieu » sur une éventuelle candidature à la présidentielle. Tous ces éléments suffiraient à justifier les dires la société civile et autres personnalités tchadiennes réfractaires à la tenue du dialogue.

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