Après plus d’un an de transition militaire, tout est enfin prêt pour le dialogue national au Tchad. Pendant 3 semaines, les 1400 participants issus des différentes couches sociales tchadiennes vont se réunir pour parler de sujets importants. L’avenir de tout le pays en dépend.
Le dialogue portera sur les thèmes suivants : la paix et la cohésion sociale et réconciliation nationale, la forme de l’État, les réformes du processus électoral, les questions sociétales et enfin, les droits et libertés fondamentales. D’après le vice-président du comité d’organisation du dialogue Saleh Kebzabo, il n’y a pas de nécessité à ce que les assises durent plus d’un mois, puisque chaque participant s’y rendra préparé et prêt à défendre ses positions et propositions, pour le bien du Tchad.
Un dialogue national à l’unanimité… ou pas
Même si ce dialogue semble satisfaire la communauté nationale, en réalité, il n’en est rien. Loin de faire l’unanimité, il a suscité la réaction de certains partis politiques et organisations de la société civile qui ont annoncé qu’ils ne participeront pas à ces assises qu’ils jugent non-inclusives.
Afin d’exprimer de manière plus explicite leur mécontentement, ces partis politiques et organisations ont appelé les populations à descendre dans les rues ces 19 et 20 août prochains. Le but de ces marches est de contrer la tenue de ce dialogue et exiger la mise sur pied d’un comité paritaire pour l’organisation de ces assises.
D’après le chercheur Remadji Hoinathy, ces situations de mécontentement mettraient hautement en péril, la paix tant recherchée à travers ce dialogue. À cet effet, il préconise un avant dialogue, pendant lequel les deux parties s’écouteront les uns les autres en vue de décider dans quelles mesures les différentes réclamations de l’opposition peuvent améliorer le projet de paix déjà entamé. Pour lui, aussi important qu’il soit, le dialogue ne saurait laisser certains tchadiens dans l’ombre et leurs voix étouffées.
Pour rappel, les opposants affirment que le régime en place est illégitime et illégal et de ce fait, ils ne croient pas à l’issue de ce dialogue. Par ailleurs, ils ont l’intention de créer un gouvernement de salut et lancer une campagne de désobéissance civile jusqu’à satisfaction de leurs revendications.