Le « farmgate », secoue depuis quelques jours l’Afrique du Sud, une affaire ébruitée par les médias qui remonte à février 2020. Elle implique l’actuel président Cyril Ramaphosa au moment où le procès de son prédécesseur Jacob Zuma, destitué pour corruption, est toujours en cours.
L’ex-chef des renseignements, Arthur Fraser, accuse le président en exercice d’avoir camouflé le vol de 3,8 millions d’euros, cachés en liquide dans sa ferme de Phala-Phala, et d’avoir ensuite acheté le silence des cambrioleurs.
Ramaphosa a utilisé son discours de clôture à la conférence de l’ANC du Limpopo à Polokwane hier pour répondre aux allégations portées contre lui par l’ancien directeur général de l’Agence de sécurité de l’État la semaine dernière, dans une déclaration sous serment de 12 pages, accompagnée de photographies et de documents.
L’opposition sud-africaine qui a eu vent de cette affaire parle de « gros scandale » et reproche à Cyril Ramaphosa la dissimulation de ce vol.
Ramaphosa parle de manœuvre plotique
Le président a reconnu le vol mais a nié le chiffre de 4 millions de dollars, affirmant que le montant était bien inférieur à ce que Fraser affirmait dans son affidavit.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, se présentera devant la commission « intégrité » de l’ANC, a indiqué lundi le parti au pouvoir qui devra désigner, dans les prochains mois, son candidat à la présidentielle de 2024.
Pourquoi et comment le président s’est trouvé avec autant d’argent dans sa ferme, se demandent certains opposants ? Pourquoi Cyril Ramaphosa n’a pas signalé ce vol à la police à l’époque des faits, s’interroge une autre partie de l’opposition. Pour se disculper, le président sud-africain a indiqué avoir informé son chef de sécurité qui aurait omis de saisir la police.
En outre, Cyril Ramaphosa précise que la somme volée provenait de ses activités agro-pastorales. Il a clamé son innocence, insistant sur le fait que les allégations portées contre lui font partie d’un complot politique visant à l’évincer du pouvoir.