Côte d’ivoire: La renationalisation de PETROCI soulève beaucoup d’interrogation

Côte d'ivoire: La renationalisation de PETROCI soulève beaucoup d'interrogation Actualité & Info | Éditions Afrique

L’État ivoirien détient désormais à 100% la société nationale des opérations pétrolières de côte d’ivoire (PETROCI), introduisant cette dernière dans une nouvelle ère pleine de belles perspectives. En effet, les différents partenariats que contractent depuis quelques temps la compagnie seront mieux traités dans cet environnement minimisant le risque de procédures judiciaires ou arbitrales abusives.

Initialement une société à participation financière publique, PETROCI change de statut pour s’ériger au rang d’entreprise publique. Face aux différents abus et dérives observés sur le marché, ce nouveau statut permettra d’éviter les saisies d’actifs lorsque l’entreprise perd un procès, conformément au traité uniforme de l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique (Ohada), qui régit le climat des affaires dans les pays d’Afrique francophone.

Le changement de statut de PETROCI a été demandé par la direction du groupe, notamment son directeur général, Vamissa Bamba, et devrait lui donner les coudées franches dans les négociations avec les groupes pétroliers.

Un gisement riche et fourni, offrant de belles perspectives à la Côte d’ivoire.

Parmi les principaux partenaires de la compagnie, nous notons le groupe italien ENI, avec lequel les relations ne sont pas toujours au beau fixe. En septembre dernier, la compagnie pétrolière italienne a découvert l’un des plus grands gisements de pétrole et de gaz du pays à Whale. Les premières estimations laissaient entrevoir une réserve de 2 milliards de barils de pétrole brut et de 2,4 milliards de pieds cubes de gaz naturel.

Les perspectives de ce nouveau gisement sont intéressantes. L’exploitation prévoit le forage de trois puits cette année  Les premiers barils de pétrole devraient être collectés à partir du premier semestre de l’année 2023. La production est estimée à près de 12 000 barils/jour de pétrole brut et 17,5 millions de pieds cubes/jour de gaz naturel associé.

Par la suite, il sera question de développer quelques 60 puits supplémentaires pour un investissement d’environ 11 milliards de dollars et un débit prévu entre 75 000 barils/jour et 100 000 barils/jour de pétrole brut et 140 millions de pieds cubes/jour de gaz naturel. Le champ devrait être en pleine production à partir de 2026, générant des ressources qui alimenteront directement les caisses de l’État.

Une Succession de partenariats infructueux

C’est fort de ces perspectives que PETROCI a renégocié sa participation au sein de la filiale du groupe italien. Vamissa Bamba a réussi à obtenir une participation de 17%, laquelle était de 10% et proscrit de dépasser le seuil des 15%. Cette négociation entre les deux parties est inédite. « Il s’agit d’une clause du contrat de partage de la production », explique une source au siège d’ENI à Milan qui possède maintenant 83% du CI-10.

Dans ce même élan, PETROCI multiplie les partenariats avec plusieurs autres entreprises. L’entreprise a conclu un partenariat avec le NIGERIAN SAHARA ENERGY pour créer la société SAPET. Cette coentreprise, détenue à 65 % par Sahara et à 35 % par la compagnie ivoirienne, développera et exploitera une sphère de stockage de gaz de pétrole liquéfié d’une capacité annuelle de 12 000 tonnes pour un investissement de 36,6 M€ (39,2 M$).

Concernant l’exploration du bloc offshore 508, PETROCI a également signé un partenariat avec la compagnie pétrolière VITOL, lui ayant coûté  environ 11,4 milliards de francs CFA. Ce bloc a finalement été rendu à l’État ivoirien, mais les pertes totales d’exploration ont été estimées à plus de 50 milliards de francs CFA d’ici la fin de 2020.

Ce nouveau changement de statut au-delà de tous les avantages que cela présente suscite de manière justifiée de nombreuses appréhensions. L’historique des partenariats de l’entreprise ivoirienne met en lumière beaucoup de mauvais choix stratégique lui ayant coûté de l’argent.

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