Côte d’Ivoire : L’ultimatum du CCC aux multinationales de l’industrie du cacao

Côte d’Ivoire : L'ultimatum du CCC aux multinationales de l'industrie du cacao Actualité & Info | Éditions Afrique

En Côte d’Ivoire, le conseil du café cacao hausse le ton à l’endroit des multinationale de cette filière. Une importante réunion s’est tenue le 3 novembre dernier à Abidjan, au siège du Conseil du Café Cacao (CCC) entre le CCC et quelques entreprises spécialisées dans l’achat, l’exportation et la transformation du cacao ivoirien. D’après certaines sources ayant participé à cette réunion, elle consistait à un ultimatum lancé par la CCC à ces multinationales.

Selon la réunion, les entreprises Ecom trading, SucDen, Cemoi, Barry Callebaut, Cargill, Olam et Touton ont jusqu’au 20 novembre pour commencer les achats de contrats d’exportation de cacao, incluant les $400 (200 mille FCFA) la tonne et un différentiel d’origine établi à 0.

D’après l’ultimatum, ces entreprises risquent une suspension de leurs programmes de durabilité et une interdiction de faire du comptage de cabosses dans les plantations.

Au Ghana, le 2e producteur mondial de cacao, Cocobod s’est associé au CCC ivoirien afin de faire entendre leurs voix. L’institution ghanéenne a décidé de se réunir la semaine prochaine pour lancer le même ultimatum aux différentes multinationales qui travaillent dans leur pays.

Cette décision intervient suite au refus de l’industrie du cacao et du chocolat, de respecter les engagements pris concernant le paiement du cacao avec le DRD et un différentiel d’origine positif. La semaine dernière à Bruxelles, le CCC et le Cocobod ont annoncé le boycott d’une importante réunion de la world cocoa foundation (WCF) qui a regroupé tous les acteurs majeurs de l’industrie.

Les multinationales du Cacao: Chacun avance ses cartes

Lors de la campagne 2020-2021, le Différentiel de Revenu Décent (DRD) a été instauré en vue d’améliorer les conditions de vie et de travail des producteurs locaux de cacao. Il s’agit d’une prime d’un montant de 400 dollars, soit 200 000 Fcfa, appliquée sur chaque tonne.

À cause de divergences, un combat est né entre CCC et Cocobod d’un côté, et les multinationales de l’autre. Un combat dans lequel chaque camp avance ses cartes pour justifier sa position.

D’après le CCC et le COCOBOD, les multinationales veulent payer les contrats d’exportation de cacao avec un différentiel d’origine situé entre -150 et -200 pound, soit entre 100 mille et 150 mille Fcfa la tonne. Ce qui est loin du DRD sur lequel tous se sont entendus.

Pour les traders, broyeurs et chocolatiers, le climat économique actuel n’est pas favorable à l’achat des contrats de cacao. Traders et broyeurs estiment que la production excédentaire combinée à un stock mondial élevé ainsi qu’une croissance mondiale en baisse, ne poussent pas à la consommation de chocolat et estiment que les fèves de cacao de la Côte d’ivoire et du Ghana sont trop chères par rapport aux autres origines à cause du DRD.

Quant au CCC et le COCOBOD, les 2 structures sont engagés au sein de l’Initiative cacao Côte d’Ivoire-Ghana dont l’objectif est de défendre l’intérêt des producteurs de cacao de ces deux pays qui représentent à eux seuls, plus de 60% de l’offre mondiale. 

Les multinationales concernées sont les principaux fournisseurs en fèves de cacao et en produits semi-finis aux différents chocolatiers à travers le monde. Il importe donc aux deux camps de trouver un terrain d’entente, même s’il serait plus bénéfique aux CCC et Cocobod de ne pas céder et de poursuivre son combat.

Abonnez-vous gratuitement à notre bulletin d'information et recevez au quotidien les dernières infos et actualités en Afrique.
Quitter la version mobile