Egypte : La Tanoura, un festival de couleurs empreint de tradition

Egypte : La Tanoura, un festival de couleurs empreint de tradition Actualité & Info | Éditions Afrique

La Tanoura est une danse folklorique traditionnelle, où le danseur tourne sur des airs de chants arabes, parfois religieux aussi, connus sous le nom de Tawasheeh (mélange de versets coraniques et de poésie classique). Elle tire son nom de la jupe colorée que porte le danseur.

Histoire de la Tanoura

Selon de nombreux historiens, la danse Tanoura a été introduite pour la première fois par le philosophe et poète turc Jalal al-Din al-Rumi, et serait arrivée en Égypte au 14ème siècle. Jalal al-Din al-Rumi était un érudit savant soufi connu au XIIIe siècle et aurait été le premier Tanoura à l’époque fatimide. La danse était autrefois réservée à la communauté soufie. De nos jours elle est également pratiquée par des non-soufis, cependant elle n’est dansée que par les hommes.

La Tanoura peut être décrite comme une représentation évoluée des derviches tourneurs soufis, une partie importante du soufisme, connue pour son mysticisme et son mode de culte spirituel appelé le Samā. Il s’agit d’un acte physique de méditation où les soufis tournent jusqu’à ce qu’ils atteignent un niveau d’extase religieuse. 

Ils portent de longues robes blanches et se produisent en groupe, contrairement à la Tanoura qui se danse généralement seul. Au fil du temps, les Égyptiens ont apporté des ajouts à la danse Tanoura pour la rendre plus divertissante et amusante, en ajoutant notamment des tambourins, des couleurs, des lumières et de la musique qui n’est pas nécessairement religieuse.

La Tanoura, un pas de plus vers le divin

Le mouvement tourbillonnant circulaire sans fin de Tanoura dépeint le mouvement de l’univers et la philosophie de la vie. 

Chaque geste du tourneur a une signification précise. Les mouvements de chaque partenaire sur scène contribuent, à l’harmonie du spectacle, entraînant le spectateur dans leur monde.

« Pour un derviche, il doit y avoir un but, une cause d’existence, et à l’intérieur de la cause, un véritable être humain. » 

Jalaluddin Roumi

En effet, si en Egypte la Tanoura s’est toujours voulue festive, s’invitant dans les concerts, les festivals ou les mariages, elle puise son origine dans la tradition mystique de l’ordre musulman mevlevi dont revêt au-delà de tout, une grande dimension spirituelle. Les danseurs de Tanoura représentent les planètes et c’est une histoire qui relie les hommes au divin, faisant référence à la relation de la terre et du ciel, de l’homme et de Dieu.

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