Gozem, une start up togolaise spécialisée dans la livraison de colis et services numériques a reçu de la part de la société financière internationale (SFI) une enveloppe de 10 millions dollars, soit 6.28 milliards de FCFA, dans le cadre du développement de ses activités. Cette enveloppe permettra de mettre à la disposition de 6000 chauffeurs supplémentaires des motos et des vélos électriques.
La SFI finance un projet porteur qui a déjà fait ses preuves dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Le déploiement dans le cadre de ce financement concerne premièrement les chauffeurs de moto-taxi au Togo et au Benin. Il s’agit de renforcer les capacités de ce secteur qui compte déjà 12 millions de chauffeurs informels faisant face à de gros problème de financement.
Une collaboration « verte »
La collaboration entre les deux partenaires se veut respectueuse de l’environnement. Face aux grands enjeux climatiques, le projet prévoit l’opérationnalisation d’une ligne de vélo électrique grâce à la construction d’un réseau d’échange de batteries vertes.
La start up togolaise démontre que l’Afrique dispose d’un potentiel à exploiter et à fructifier. La qualité de l’investisseur témoigne du sérieux de l’activité et des perspectives de celle-ci. Dans un contexte marqué par la fuite de cerveau et la cherté de la vie, les initiatives entrepreneuriales en dépit de la situation.
Quelques innovations en Afrique de l’Ouest et du Centre
Au Cameroun, nous pouvons citer la Start up de jeux vidéo Kiro’o games qui dans le cadre de ses activités à déjà et continue de lever plusieurs millions de FCFA. L’objectif de cette entreprise au-delà du ludique est de raconter l’histoire de l’Afrique et d’inculquer ses valeurs à la jeunesse à l’image des mangas japonais.
Nous pouvons également citer dans ce même sillage Arthur Zang, ingénieur en système d’information qui a inventé le cardiopad, une solution qui permet aux patients de zones reculées d’avoir accès aux soins de spécialiste à distance.
La plateforme Yango a réussi à s’incruster dans le quotidien des habitants d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Le service génère de plus en plus d’intérêt grâce à un business model qualitatif, le projet réussit de mieux en mieux à dompter les habitudes.
Il existe de nombreux autres projets innovants qui apportent déjà des solutions pratiques aux problèmes des communautés dans lesquelles ils sont implantés. Mais contrairement à Gozem, plusieurs n’ont pas eu l’opportunité de recevoir le soutien d’institution, même nationale.
Environnement start up/PME en Afrique : entre problème de financement et mauvaise gestion
Les banques en Afrique subsaharienne sont pour la plupart des banques commerciales et par conséquent averse au risque. Malgré la surliquidité de la plupart de ces institutions, elles ne sauraient financer des projets sans retenir des garantis dont ne disposent pas nécessairement les entrepreneurs.
Le problème de financement constitue donc un réel frein au développement de l’entreprenariat dans cette zone de l’Afrique. Toutefois, on ne saurait imputer la fermeture de jeunes start up à ce seul paramètre.
En effet, il existe des projets qui ne sont que des façades d’escroqueries. Plusieurs start up et PME, légalement créées ont réussi à polluer l’environnement des affaires et ainsi ruiner la confiance des consommateurs et des investisseurs du fait de leur mauvaise foi. L’affaire du crypto investisseurs Simb, ou encore du Crifat sont des exemples parmi tant d’autres.
Entre, les problèmes de gestion qui entrainent des tensions de trésorerie puis des faillites, les banques demeurent inconfortables à l’idée de financer les projets d’une certaine catégorie.
L’innovation doit être soutenue coûte que coûte
Des initiatives doivent être mises en place dans le but de donner la possibilité aux projets à forte valeur ajoutée d’être implanté. Les banques au lieu de juste mettre les fonds à disposition, pourrait assister le porteur de projet dans la gestion de l’entreprise ou encore le mettre en relation avec de potentiels partenaires de sa base de données.
Les gouvernements africains bien que timidement commencent à prendre conscience de l’enjeu que constitue l’innovation. Plusieurs programmes de subventions et un allègement de la fiscalité sont entre autres des mesures servant à booster notre écosystème entrepreneurial.
Les compétitions entrepreneuriales constituent également une réelle plateforme d’expression et de visibilité pour les jeunes entreprises. La dernière en date est l’AfricaTech award qui a vu la participation de nombreuses entreprises de différents secteurs.
Gozem : une fierté pour l’Afrique
Gozem est une fierté pour le continent car, il contribue à un développement économique inclusif. Les vélos électriques constituent une transition douce vers les énergies non fossiles, gage de la pérennité de notre environnement.
Une fierté également car il réussit à faire valoir les acquis que les pionniers du commerce électronique ont créés. Le géant Jumia a dû fermer ses locaux dans plusieurs pays d’Afrique du fait de la résistance à cette innovation. Depuis lors, plusieurs entreprises se sont lancées dans le secteur du digital, qu’il s’agisse du commerce ou de la livraison au kilomètre.