Malgré une baisse des cas dans le continent observée par l’OMS, les chiffres montrent que l’épidémie de Covid-19 n’est pas encore totalement maîtrisée ; 11,5 millions de cas confirmés et plus de 252 000 décès signalés au 6 avril 2022. Pour continuer à faire face au virus, l’OMS compte sur le vaccin, qui n’a pas encore fait l’unanimité. À Nairobi au Kenya, plus précisément dans le quartier de Kasarani, un groupe d’agents de santé a pour mission de promouvoir la vaccination contre le COVID-19.
La bataille du Kenya face au Covid-19.
En dépit de son lourd bilan de 334 551 cas confirmés et 5 656 décès, allant du 3 janvier 2020 au 6 juillet de cette année selon l’OMS, le Kenya n’a jusqu’à présent, administré que 18 535 975 doses de vaccin. Il faut dire que dans le pays, encourager tout le monde à se faire vacciner relève encore d’un défi.
Grâce à sa collaboration avec une clinique mobile, l’AMREF (African Medical and Research Foundation) mène la bataille dans les rues, avec pour objectif d’augmenter le nombre de personnes qui ont recours et accès au vaccin. L’un des avantages de cette clinique est sa possibilité et sa capacité à atteindre les zones densément peuplées ainsi que les populations plus rurales, tout en maintenant le besoin de stockage au froid des vaccins comme AstraZeneca et Moderna.
Selon le Dr Catherine Kanari de l’AMREF, , l’unité mobile a ceci de particulier qu’elle dispose d’un système à énergie solaire permettant d’assurer le stockage au froid des vaccins, chose qui s’est avérée difficile sur le terrain à cause du climat chaud et humide de certains pays africains.
Le travail de l’unité mobile
Au Kenya, il existe plusieurs personnes qui veulent se faire vacciner mais qui n’y arrivent pas pour diverses raisons. C’est le cas de Seradelphine Wairimu, une femme d’affaires, qui a révélé avoir voulu se faire vacciner après que beaucoup de personnes de son entourage ont été malades du virus, sans succès car elle n’a pas eu le temps de se rendre à l’hôpital. »C’est mon premier vaccin, je ne l’ai jamais reçu auparavant. » A-t-elle dit, avant de confier qu’elle avait fait des recherches et avait vu plusieurs décès, dont celui de ses amis et de parents, dus au virus. Consciente du fait qu’elle mettait non seulement sa vie mais aussi celle de ses concitoyens en danger, elle a entrepris de se faire vacciner. Évoquant la cabine mobile, Wairimu a déclaré être très heureuse de l’initiative, surtout pour elle qui n’a jamais assez de temps pour les déplacements. « J’ai entendu dire que les gens se faisaient vacciner dans des hôpitaux très éloignés de chez moi. Je me demandais ce que j’allais faire à propos de l’hôpital, mais maintenant qu’ils se sont rapprochés de mon lieu de travail, j’ai décidé de franchir le pas. » a-t-elle ajouté.
En parlant des nombreux avantages et autres spécificités de la clinique mobile, le Dr Kanari explique qu’en général, grâce à l’aspect innovant de la clinique qui lui permet de se rendre à des endroits même très difficiles d’accès, ce sont eux les agents de santé qui vont vers les gens, surtout si ceux-ci sont dans l’incapacité d’aller chercher les vaccins dans les centres de santé. Le but de l’AMREF et de cette clinique mobile est d’augmenter la couverture vaccinale de la population, tout en tenant compte de la recommandation de l’OMS d’atteindre les 70% de vaccination. Le Dr Kanari relève également le fait que la clinique puise dans l’énergie solaire pour maintenir la chaîne au froid. « C’est un moyen efficace de s’assurer que nous disposons de vaccins efficaces« , a-t-elle indiqué.
Au Kenya, cette unité est la première clinique mobile COVID-19 du pays qui ne compte pas s’arrêter là. En effet, il est prévu d’en introduire 10 autres qui desserviront plusieurs comtés différents. Outre le covid, ce programme pourrait contribuer à changer et à améliorer les voies et moyens de distribution et d’administration des soins de santé en général dans le pays et peut-être même dans toute la région.