Le gouvernement fédéral a initialement donné un délai aux citoyens et aux résidents locaux pour qu’ils relient leurs cartes SIM (Subscriber Identification Module) à leur numéro d’identité national (NIN) avant le 31 décembre 2020.
La Nigerian Communications Commission (NCC) a déclaré en mai 2021 qu’étant donné que les citoyens accèderaient aux services de l’État par le biais de leurs téléphones portables, le fait de relier les deux améliorera « considérablement la sûreté et la sécurité des Nigérians. » On espère notamment que la mesure permettra de lutter contre les demandes de rançon intraçables.
La date limite avait été repoussée neuf fois.
Mais à partir du lundi 4 avril, le gouvernement fédéral a interdit tous les appels sortants des cartes SIM non liées à des numéros NIN.
Le ministre des communications et de l’économie numérique, M. Pantami, a déclaré dans un communiqué que, sur les 198 millions de connexions téléphoniques du Nigeria, « à ce jour, plus de 125 millions de cartes SIM ont vu leur NIN soumis à une liaison, une vérification et une authentification immédiates. De même, la Commission nationale de gestion de l’identité (NIMC) a émis plus de 78 millions de NIN uniques à ce jour … le gouvernement fédéral a ordonné à tous les Telcos d’appliquer strictement la politique sur tous les SIM émis (existants et nouveaux) au Nigeria. »
Il y a eu une augmentation de l’activité terroriste et des enlèvements dans le pays, les kidnappeurs contactant les familles des victimes par téléphone pour demander d’importantes rançons. Ils appellent souvent avec des cartes SIM non enregistrées que les autorités sont incapables de tracer. Il existe actuellement environ 75 millions de lignes téléphoniques non liées à un NIN, et ce sont celles-là qui ont été interdites d’effectuer des appels sortants cette semaine.
Cependant, certains sont sceptiques quant au potentiel de réussite de cette tactique. Le président de l’Association of Licensed Telecoms Operators of Nigeria (ALTON), Gbenga Adebayo, affirme qu’il a été difficile de retrouver la trace des ravisseurs des attentats ferroviaires d’Abuja-Kaduna de mars dernier, car ceux-ci utilisaient les téléphones des victimes pour les appels de rançon.
Suite à la dernière directive du gouvernement fédéral à toutes les entreprises de télécommunications, Adebayo déclare: « Je dois préciser aux Nigérians qu’il n’y a aucune carte SIM non enregistrée connue qui se trouve encore sur le réseau d’un quelconque fournisseur de services de télécommunications, car tous les réseaux ont été nettoyés et toutes les cartes SIM non enregistrées et incorrectement enregistrées ont été désactivées des réseaux. »
Source : theafricareport.com