Ouganda: Un 3ème cycle d’attribution de licences pour des blocs pétroliers malgré l’intervention de l’UE au sujet de l’oléoduc

Ouganda: Un 3ème cycle d'attribution de licences pour des blocs pétroliers malgré l'intervention de l'UE au sujet de l'oléoduc Actualité & Info | Éditions Afrique

L’Ouganda organisera son troisième cycle d’attribution de licences pour des blocs pétroliers dans le but de développer ce secteur et ainsi relancer l’économie affectée par les différentes crises internationales. Le ministre ougandais en charge de l’énergie l’a déclaré ce 27 septembre 2022 à Kampala. Le pays est prêt à avancer avec ou sans l’appui des partenaires de départ.

« Dans le cadre des stratégies visant à exploiter les ressources pétrolières et gazières de manière durable, le pays annonce le troisième cycle d’octroi de licences en 2023« , a déclaré Ruth Nankabirwa Ssentamu, ministre de l’énergie et du développement minéral, lors d’une conférence sur le pétrole et le gaz.

Le pays compte exploiter les réserves de pétrole brut dans le bassin du rift Albertine, près de la frontière avec la République démocratique du Congo. Après deux cycles d’attribution, un troisième est nécessaire pour mettre en valeur le potentiel pétrolier du pays. Les géologues du gouvernement estiment les réserves confirmées du pays à 6,5 milliards de barils de pétrole, dont 2,2 milliards sont récupérables.

Le parlement européen en défaveur du projet entre Total et l’Ouganda

Alors qu’en février, TotalEnergies TTEF.PA et son partenaire China National Offshore Oil Corporation 0883.HK ont signé une décision finale d’investissement (FID) avec l’Ouganda et la Tanzanie d’une valeur de plus de 10 milliards de dollars pour produire et exporter le brut ougandais, le parlement de l’Union européenne demande que les travaux soient mis en pause.

Une partie de cet investissement concerne la construction un pipeline de 3,5 milliards de dollars qui permettra d’expédier le brut de l’Ouganda, pays enclavé, vers les marchés mondiaux via un port situé sur la côte tanzanienne de l’océan Indien, véritable ressource dans le cadre de la relance de l’économie du pays.

Ce revirement par l’occident a été mal accueilli par l’Ouganda qui par son président Yoweri Museveni a critiqué le Parlement de l’Union européenne après qu’il ait demandé au groupe TotalEnergies de retarder d’un an le développement du pipeline afin d’explorer un autre tracé ou d’autres projets d’énergie renouvelable.

L’Ouganda compte poursuivre le projet de pipeline avec ou sans TotalEnergies

Cette intrusion est qualifiée d’arrogante par Museveni qui maintient que « Le plan sera donc mis en œuvre selon le calendrier prévu. » Il avance également: « Vous me donnez des leçons sur ce qu’il faut faire en Ouganda ? (…) Certaines de ces personnes sont insupportables. »

Les propos précédemment évoqués sont une réponse à l’argumentaire européenne quant au besoin de stopper les travaux. En effet, l’union met en avant le fait que les travaux entraîneraient le déplacement d’environ 100 000 personnes, tout en compromettant les ressources en eau. Les zones marines protégées tanzanienne seraient par la même occasion mises en danger.

Ces propos paternalistes comme le qualifierait le président de transition au Mali n’a point eu écho favorable en Ouganda. Le président a notifié TotalEnergies que le projet se développera avec ou sans leur participation.

TotalEnergies a déclaré dans un communiqué que la société veillerait à ce que le projet assure « un développement durable, y compris l’environnement et le respect des droits de l’homme. » ne mentionnant pas clairement si cela fera dans les termes préalables.

L’Union européenne est actuellement en quête de débouchés pour faire d’une pierre deux coups c’est à dire, palier à la pénurie énergique et privilégier les énergies vertes. Si la double coïncide de besoin entre l’entreprise Total et le gouvernement semble être troublée par la politique énergétique de l’union, le gouvernement ougandais n’a pas l’intention d’attendre.

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