La banque mondiale après son rapport analytique de la situation du Burkina Faso, suggère au gouvernement de restructurer les finances publiques et d’encourager la numérisation dans le secteur agricole la protection sociale et le privé. L’institution internationale s’est exprimée à ce sujet par la voix de la représente résidente Maïmouna Mbom Fam lors de la publication du rapport analytique officiel paru le 09 juin 2022.
Le Burkina Faso fait face à plusieurs problèmes depuis le début de la pandémie. Il s’agit notamment de la sècheresse qui a entrainé de mauvaises récoltes et la mort de plusieurs têtes de bétails, la crise sécuritaire dans le nord du pays. Il s’agit également de la récente crise entre la Russie et l’Ukraine qui a entraîné la hausse du prix des céréales, principal intrant dans la fabrication de plusieurs biens de première nécessité.
Les conséquences se font ressentir au niveau du bien-être de la population. La résilience du pays est mise à rude épreuve, ce qui amène le gouvernement à puiser profondément dans les caisses publiques afin de subventionner la mise à disposition des denrées alimentaires.
Notons que face à l’insécurité alimentaire, le FMI a déjà émis un communiqué où il déconseille la subvention comme mesure contre ce fléau. Le fonds justifie cela par le fait que de telles actions entraineront à long terme de gros problème de finance publique.
Pertinence des recommandations de la représentante résidente de la Banque mondiale
La banque mondiale dans le même élan propose au Burkina Faso de reformer les finances publiques afin d’accroître sa capacité de résilience. La représente suggère au gouvernement de « libérer plus d’espace budgétaire pour renforcer la délivrance des biens et services aux populations et la promotion de nouveaux secteurs à même de créer des emplois ». Les technologies numériques sont un facteur idoine pour promouvoir les nouveaux secteurs et réduire les coûts.
« Si le bilan est mitigé en termes d’entrepreneuriat, d’innovation et d’adoption de technologies, le Burkina Faso est par contre un leader régional dans l’adoption des services financiers numériques en termes de volumes de transaction et d’ouverture des comptes », mentionne la représente résidente de la banque mondiale. Le ministre de l’économie, des finances et de la prospective a acquiescé en disant : « éprouvée par plusieurs défis à savoir l’exacerbation de la situation sécuritaire dans les pays du nord, les mauvaises récoltes et ceux de la crise ukrainienne qui renchérit les coûts de l’intérieur (…), les services numériques permettent de renforcer la résilience de l’économie ».
Le développement technologique au Burkina Faso n’est pas une mince affaire
Ceci demandera de gros efforts au gouvernement car la situation numérique dans le pays n’est pas à son meilleur jour. Selon un rapport de Data Reportal, 5.95 millions sur 28.7 millions d’habitants se sont connecté à internet en janvier 2022, ce qui situe le taux de pénétration internet à 27.3%. Selon une publication de Ookla’s data, le débit médian de la connexion internet dans le pays est de 15.93 Mbps.
Le travail à mener par le gouvernement serait donc de mettre sur pied une économie numérique solide afin de permettre au pays d’accroître sa capacité de résilience face aux chocs internes et externes. Le pays est par la même occasion interpellé à mettre en avant les céréales locales, encourager les initiatives entrepreneuriales et promouvoir l’innovation.
Par ailleurs, une réforme des programmes scolaires et académiques est nécessaire en vue d’adapter les enseignements au contexte et aux perspectives du gouvernement. La relation avec la diaspora doit être améliorée. En effet, au-delà du transfert de migrant, un plan visant à promouvoir le transfert de technologie doit être mis en place. De même, des conditions flexibles de création d’entreprise et l’allègement fiscal permettront au pays de construire un environnement favorable au développement technologique.