Au moins 35 personnes ont trouvé la mort ce dimanche, dans l’attaque d’une mine d’or artisanale en Ituri dans le nord-est de la République démocratique du Congo. Attaque orchestrée par des rebelles du groupe armé «Coopérative pour le développement du Congo» et survenue deux jours après la commémoration de l’an 1 de l’état de siège en Ituri.
Le bourgmestre de la commune rurale de Mungwalu dans le territoire de Djugu (Ituri, nord-est), Jean-Pierre Bikilisende a déclaré que « Les CODECO ont tué dans la mine d’or Camp Blanquette. Il y a 29 corps ramenés à la cité de Pluto. Six corps calcinés ont été enterrés sur place« . Parmi les morts figure « Un bébé de 4 mois et une femme »:
« Ce bilan est provisoire, puisqu’il y a d’autres civils tués dont les corps ont été jetés dans des trous d’orpaillage et plusieurs autres civils sont portés disparus. La fouille se poursuit », a ajouté Jean-Pierre Bikilisende.
L’un des responsables de la société civile de Mungwalu, Chérubin Kukundi a révélé que « Le camp Blanquette est érigé dans la forêt, loin de la position militaire la plus proche. L’intervention est donc arrivée avec un peu de retard ». Une information qui laisse entendre que les forces de l’ordre auraient pu sauver des civils si elles étaient arrivée plus tôt. Cependant, l’accès aux mines exploitées par des autochtones et une population hétéroclite venant de plusieurs provinces de l’est de la RDC, ont été interdit aux militaires par les autorités. Donc, la position militaire la plus proche est située à 8 Km de l’endroit du massacre.
Il ajouta « Il y a aussi plusieurs blessés, dont neuf grièvement, admis à l’hôpital général de Mungwalu ». Pour sa part, il estime qu’« il y a au moins 50 personnes tuées ». Chiffre qui pratiquement le double de ce qui a été annoncé.
Les miliciens CODECO ont rendu la province de l’Ituri inhabitable. Durant leur attaque, il ont pillé des boutiques, emporté la production des orpailleurs et incendié des maisons. cette province-là qui est riche en or et dont le sous-sol regorge également du pétrole
La milice CODECO est considéré comme l’un des groupes les plus meurtriers de l’est congolais. Ce groupe armé structuré autour d’une secte religieuse prétend défendre les membres de la communauté Lendu contre la communauté rivale Hema et contre les forces de sécurité. Les miliciens de cette secte, s’attaque à toute groupe confondu, que ce soit des civils, des militaires, des déplacés etc… N’ayant aucune justification pour ces violences continuellement perpétrées, la CODECO a plongé la province aurifère de l’Ituri dans un cycle de violences depuis fin 2017.
Après une année d’état de siège, les autorités n’ont pas réussi à mettre un terme aux massacres des civils. Le président Félix Tshisekedi a décidé d’évaluer l’efficacité de cette mesure, sous la pression des élus de l’Ituri et du Nord-Kivu qui boycottent les plénières consacrées à ce sujet à l’Assemblée nationale.