À la suite de l’incendie tragique qui coûté la vie à 11 nouveau-nés dans le service de néonatologie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouan, le président Macky Sall a ordonné un audit des services néonatals du pays.
L’incendie d’un service néonatal dans la ville de Tivaouane, dans l’ouest du pays, quelques semaines après la mort tragique d’une future mère, a mis en lumière des failles et des problèmes de financement et a suscité des appels à des sanctions au plus haut niveau.
Macky Sall a dit avoir le « cœur meurtri » après avoir visité la salle où les bébés ont perdu la vie. « J’ai ordonné que l’ensemble des services de néonatalité soient audités dans leurs installations (…) et équipements. Le système de santé est marqué par une obsolescence […] nous allons poursuivre cet effort de modernisation pour regarder ce qui ne va pas », a-t-il affirmé.
Jeudi, Macky Sall a limogé son ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, et l’a remplacé par l’ancienne directrice générale de l’autorité sanitaire publique, Marie Khemesse Ngom Ndiaye. Mais pour de nombreux Sénégalais, ce n’est pas suffisant. Ils ont exigé davantage d’actions, craignant que l’incendie de mercredi ne soit pas le dernier.
« Plus jamais ça »
Les appels aux sanctions abondent sur les médias sociaux, et beaucoup ont tweeté « Plus jamais ça ».
« Nous avons des médecins qualifiés, mais… si nous ne créons pas les conditions pour qu’ils puissent exercer, il ne sert à rien de renvoyer un ministre pour le remplacer par un autre qui finira par être confronté aux mêmes problèmes« , a déclaré Nina Penda Faye, porte-parole d’un groupe de campagne appelé Patients en danger.
Avant ce drame, quatre nouveau-nés avaient perdu la vie le 25 avril 2021 dans un incendie à Linguère, dans le nord du pays.
Le 1er avril, Astou Sokhna, une femme d’une trentaine d’années enceinte de neuf mois, est morte à l’hôpital public de Louga après avoir vainement attendu dans d’atroces souffrances et pendant une vingtaine d’heures la césarienne qu’elle réclamait. Face au tollé provoqué par sa mort, le président Sall avait donné pour instruction de chercher les responsables. Le directeur de l’hôpital a depuis été révoqué et remplacé.
Ce nouveau drame dans le milieu hospitalier sénégalais est très mal vécu par la population qui demande justice et a exprimé sa colère à la fois sur les réseaux sociaux et dans la rue. C’est le scandale de trop.
Les détails de l’incendie de l’hôpital public Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane restent vagues. Le nouveau service néonatal a été inauguré l’année dernière. M. Sarr et le maire Demba Diop ont déclaré que l’incendie avait été causé par un court-circuit et que le personnel avait perdu connaissance et n’avait pas pu sauver les bébés.
Le président Sall a déclaré trois jours de deuil national, et les activités festives telles que celles de la Biennale d’art contemporain de Dakar ont été suspendues. L’unité judiciaire chargée de l’enquête sur l’incident a déclaré qu’elle serait « impitoyable » envers les responsables.